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Zycie jest cudowne

8 mai 2012

Mille neuf cent quatre-vingt-fraise

Alors certes, il m'arrive parfois d'entrer dans des périodes tout à fait larvatique, pour ne pas dire comateuses ou paresseuses, mais je finis pas croire que parfois elles sont du meilleur effet.

 

Un exemple serait cette dernière période de vacances où je me suis retrouvé absent de tout contact physique humain pendant une semaine. C'est fou comme vivre la nuit de pizzas commandées peut vous donner la pêche, je ne me l'explique même pas moi-même. Reste encore après à passer une journée blanche (oui car les nuits le sont depuis belle-lurette), de se coucher vers dix heures pour se réveiller à trois en pleine forme et la vie s'annonce.

 

Là par exemple le soleil se lève et je viens d'effectivement commencer ma journée en ayant visité tous les sites que je voulais aujourd'hui, et il ne me reste plus aucune envie de le faire. Du coup je me met à une activité légèrement délaissée durant mes moments ensommeillés, j'ai nommés le gribouillage.

 

Reste encore à savoir que si ce réveil, qui n'est en fait qu'un sommeil plus profond qui mène au rêve(-eil) m'a permis de me lever, c'est également grâce aux facteurs extérieurs de type "travail", qui finalement n'était qu'illusoire. En effet, mes élèves de l'internat n'avaient pas cours hier, car abruti que je suis j'avais oublié qu'aujourd'hui était férié! Du coup j'ai rattrapé mes heures d'absence maladie prévacancielles, au rythme d'une heure pour six, ce qui est laaaargement suffisant quand cette heure est passée à photocopier un dossier débile. Non mais sérieusement.

 

Quoique je comprenne parfaitement l'idée selon laquelle on envoie les débutants, stagiaires et autres sous-doués faire des photocopies: c'est tout de même une responsabilité, et si vous êtes incapables de vous débattre avec cette machine infernale, pas la peine de tenter d'avoir d'autres responsabilités. Mais quand vous êtes capables de beaucoup plus, ça reste globalement insultant. Surtout quand il s'agit de photocopier 54 pages une fois et pas 1 page 54 fois (ce qui est quand même plus rapide).

 

Ainsi donc se finit CET article. Mais ce n'est pas comme si je n'avais plus rien à dire, juste d'autres interlocuteurs à chercher; bonne journée donc.

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16 avril 2012

Dessin

"Conflictuel" est un si vilain mot qu'il pourrait presque décrire ma relation au dessin.

 

J'aime beaucoup regarder des dessins, même si je crois n'avoir aucune expérience dans le domaine du jugement esthétique dans cet art. Je me fie personnellement à mon goût, qui par essence ne me garantit pas de la laideur mais juste de ce qui me déplaît (fut-ce la plus belle oeuvre d'art qui fût au monde), ce qui me suffit généralement.

 

Simplement cette relation ne s'arrête évidemment pas à l'acte supposé passif de l'observation pseudo-critique des oeuvres dessinées, non, il se trouve que moi aussi je me met parfois à dessiner. A vrai dire, si ce n'était pour cet aspect, cette relation serait saine, normale, bref, parfaitement unidirectionelle et ce serait tant mieux.

 

Il m'arrive de dessiner, soit, mais c'est rare. Et étant donné les mauvaises expériences avec certains psychologues ("ce gouffre c'est pas toi qui a peur de ce qui va arriver? -Non, j'avais juste marre de dessiner la forêt, et puis les gouffre c'est cool"), j'ai un peu du mal avec ça. Mon monde visuel imaginaire, j'ai tendance à le garder dans mon imagination. Déjà parce que j'adore lire, ensuite parce que ce que je m'imagine est très souvent de nature à effrayer les autres, ou en tout cas à modifier profondément leur opinion sur moi-même et sur le bien-fondé de ma supposée "stabilité". 

 

Je veux dire par là qu'un être stable psychiquement (même s'il a ses dérapages émotionnels, surtout dernièrement) n'est vraiment pas sensé se représenter de façon graphique la mort, le viol, la torture, l'amour avec des inconnus dans des méthodes et des postures extravagantes voire bancales et profondément perverses, parfois tout ça à la fois, et je n'irais pas parler des choses les plus répréhensibles de craintes d'être interdit. Et tout ça quotidiennement, plusieurs fois par jour, de la même façon que d'autres personnes nouent leurs lacets.

 

Imaginez donc que hier (enfin ce soir, mais il se trouve que j'ai veillé si tard que nous sommes le matin), je me met à dessiner ces images. Enfin trois en particulier, et je me suis retenu aux idées les plus soft, c'est à dire des images du corps du sexe que je préfère, c'est à dire la femme (quoique je tienne les hommes haut dans mon estime, il ne faut pas en douter). Et ces images restant graphiques, je ne sais pas si je peux les mettre sur ce blog sans avoir auparavant déclaré qu'il était "pour adultes". 

 

D'un autre côté, je ne veux pas choquer la sensibilité de ceux qui me connaissent ni transformer ce blog en dépotoir à images à malsanité relative. Surtout sachant qu'une simple recherche internet de mon nom et prénom y mène et que ce genre de publicité est mal vue pour trouver un emploi, sauf dans certaines branches spécifiques qui ne m'intéressent pas vraiment. 

 

Que faire donc. Pour l'instant, je suppose rien. Mais je crois que je pourrais mettre en lien un autre blog où j'irais exposer ces choses, ou simplement attendre qu'on me les demande pour les voir (si quelqu'un le veut vraiment). D'un autre côté, étant profondément exhibitionniste tout en voulant qu'on me le demande avant que je le fasse, je suis légèrement déchiré entre ces deux idées.

 

Et comme j'ai déjà assez de déchirures actuellement, je me demande si je ne vais pas tout simplement choisir une route et m'y tenir, aussi mauvaise qu'elle puisse être.

 

(Descartes, me voilà!)

9 avril 2012

Max Overacts

Pour continuer la série des webcomics, je vous présente aujourd'hui Max Overacts.

 

Max Overacts est un webcomic original, aux dessins très réussis, à l'histoire entraînante et aux personnages attachant. Une fois qu'on a dépassé ce stade purement fonctionnel de la critique de webcomic, passons à ce qui fait de MO un exemple parfait de webcomic du bien. Parce que c'est une webcomic du bien. Si Gandalf, Dumbledore et Captain Kirk se rassemblaient en un point donné, et se mettaient à chanter en choeur avec Obi-Wan des chansons de Noël pour petits enfants privés de nourriture avec le cancer et handicappés mentaux, ça arriverait probablement à la cheville du bien qu'est Max Overacts, et ceci est une litote.

 

MO nous prend par le col pour nous balancer dans la vie de Max, un (très) jeune garçon qui veut être comédien. Pardon, je recommence, ce n'est pas dans le style du webcomic, je la refais: MO vient nous chercher avec des rollers pour nous emmener faire du saut en parachute avec cette extraordinaire entité qu'est MAX! un jeune acteur au talent INCOMMENSURABLE! Du haut de ses 8 ans, avec l'aide de CURIO! son ami de toujours, et de l'Ours BEAR! il amuse l'ensemble de ses camarades avec ses inepties, sa capacité surhumaine à exaspérer tout le monde, et en particulier JANET! qui elle est une vraie actrice de 8 ans qui a participé à des publicités qui ont rendu sa famille riche. En réalité, Max est quelqu'un de bien. Mais qui exagère. Tout le temps. D'où le titre: MAX OVERACTS.

 

C'était sensé être une bd pour enfant au départ, et ça a gardé un peu cette idée: pas de vulgarité, pas d'horreur adulte, toujours doux et gentil, drôle, extravagant...c'est frais et ça fait plaisir.

 

Donc si vous voulez vous fendre la figure grâce à un ventriloque de huit ans, vous savez quoi faire.

 

 

6 avril 2012

Webcomics

Il n'est pas nécessaire de dire que je me considère comme un nerd, aussi malheureux que soit ce vocable qui pourrait me faire passer pour un pédant au vu de cette première phrase. Cependant, en bon nerd qui n'est pas encore dépourvu de relations sociales (et pourtant j'y travaille ardûment), je m'intéresse à ce qu'on appelle communément les webcomics.

 

Alors un webcomic, c'est quoi? C'est comme une bande dessinée sur internet, donc généralement de qualité bien moindre que ce qu'on peut trouver dans le commerce côté dessin. Une des caractéristiques principales du webcomic en tant que genre c'est bien cette difficulté à trouver des webcomics de qualité. Dans les thèmes c'est aussi généralement relié à la culture geek d'internet (normal, il faut bien être un geek pour commencer quelque chose du genre) : jeux vidéos, jeux de rôles, univers fantasy/sci-fi. Il y a des webcomics qui sont orientés principalement sur les mathématiques, la physique, les sciences en général (et surtout les sciences dures). Mais on trouve des "exceptions", des webcomics sur des tranches de vie qui sont pas directement liées aux concepts geeks habituels, voire pas du tout, à part quelques marques... mais ça existe.

 

Alors j'ai pensé à cet article parce que j'ai découvert dernièrement le webcomic Questionable Content, qui est purement jouissif du point de vue de l'écriture, et dont le dessin devient assez vite supportable (au contraire de, par exemple, sluggy freelance, qui était purement horrible à observer au début (même s'il est lui aussi excellent).

 

QC commence un peu comme tous les webcomics, de façon obscure, avec des personnages pas encore développés, mais très vite on prend le rythme de vie du pauvre indie-boy Marten. Oui, pour une fois on n'entre pas dans le monde de deux mecs qui passent leur temps à jouer à des jeux, on a un mec qui est intéressé par la MUSIQUE, plus particulièrement par les groupes inconnus de tous, dont le seul lien avec la communauté geek est ses déboires amoureux et une pseudo-timidité... puis on découvre Faye, une jeune fille qui vient d'arriver dans le quartier et qui a pour intention de mener la vie dure à quiconque lui parle. Evidemment ils sympathisent, évidemment il y a ensuite quelque chose qui peut s'assimiler à des sentiments entre eux mais... on ne tombe jamais dans l'invraissemblable, tout a l'air parfaitement crédible. Et une fois n'est pas coutume, on ne peut pas classer les personnages féminins (qui deviennent légion par la suite) en deux catéfories qui se limitent à "gros seins/petits seins". Là, les filles ont des vraies personalités, ce ne sont pas les objets rêvés d'un adolescent, ni des parodies. C'est une autre chose à apprécier dans ce webcomic: sa maturité. Quels qu'aient étés les capacités esthétiques de l'auteur en matière de dessin au départ, au moins le script était déjà bon. Et une fois lu les 2159 strips parus à ce jour (il m'a fallu deux jours, classique de l'archive binger que je suis), je peux assurer que ça devient de mieux en mieux.

 

Il faut admettre que c'est un sacré tour de force de réaliser un webcomic comme celui-ci. J. Jacques, puisque c'est le nom de l'auteur, publie un trip par jour cinq jours par semaine, et à part certains strips "filler" et des fanarts d'autres auteurs de webcomic (entre autres: Zach Weiner, l'auteur de l'excellent Saturday Morning Breakfast Cereal), il ne s'est pas permi de pause. Et vu comme certains "fillers" sont riches, on se demande comment il fait. Il continue de publier quand il est à une convention. Ce type est bourrin. D'autant que réussir à trouver des idées toujours neuves encore maintenant, après 2000 strips, c'est pas pour les faibles. Il mérite donc du respect, ne serait-ce que pour sa ténacité, et sa ténacité, il la tire de son succès: vous aurez compris, c'est un excellent webcomic, allez le lire immédiatement!

 

(Ca faisait longtemps que j'avais pas trouvé de nouveau webcomic hilarant).

Mmmmh. Prochain article sur un autre webcomic je pense: Max Overacts. Que vous pouvez déjà mater ici, et qui, surprise! N'a aucun thème geek habituel. C'est aussi de l'or pur, c'est bien dessiné et dès le début, c'est drôle, ça lave le linge et ça prépare des sandwichs. Le rêve.

23 mars 2012

Croyances

Aujourd'hui, c'est suite à une altercation avec une de mes élèves que j'ai redécouvert ce que signifiait le mot croire.  Celle-ci avait pour lecture un ouvrage qui traitait d'idées que certains nommeraient occultes, que d'autres appelleraient spirituelles; pour moi, il n'était rempli que de mots. 

 

On a légèrement discuté de ce qu'il contenait, et après quelques remarques négatives de ma part sur ses pensées, elle m'a dit que mes opinions ne provenaient que du fait qu'elle lisait un livre que je trouvais faux. Mais cette réponse elle-même était loin de la vérité; loin de l'estimer comme faux ou vrai, je ne lui donnais pas de valeur sinon littéraire. Ce livre avait le bon goût d'être rempli de citations belles, et le mauvais de les détourner afin d'appuyer ses propos alors qu'il n'avaient absolument aucun rapport avec son contenu. Elle m'avait demandé avant si je croyais aux thèmes traités par l'ouvrage, j'ai répondu que non, sans pour autant nier leur existence potentielle (attitude peut-être lâche mais franche en tout cas). Quoi qu'il en soit je n'ai pas désapprouvé ses croyances, même si j'étais loin de les partager.

 

J'ai peut-être une attitude qu'on peut qualifier de faible en ce qui concerne les croyances: j'ai souvent tendance à faire comme si elles ne me concernaient pas. Ca ne m'empêche pas d'avoir une certaine admiration envers ceux qui en ont et qui les défendent, ne serait-ce que pour le principe selon lequel ils se permettent d'avoir des valeurs sans fondement et à vouloir les défendre. Il y a une certaine force dans l'irrationel, qu'il faut bien reconnaître. Mais je me demande souvent si ceux qui se disent croire sont véritablement croyants, ou s'ils ne seraient pas plutôt des rationels qui acceptent des idées qui leur ont été présentées comme vraies par des personnes, des livres, des discours d'autorité. 

 

La croyance, la vraie croyance, n'est pas une simple répétition d'un motif qui nous a déjà été présenté, mais une sorte d'individualisation de ces motifs, une assimilation comprise à la fois de l'objet qu'on défend et du fait qu'il ne repose sur rien de réel. C'est pourquoi j'ai un certain mépris pour ceux qui s'échignent à vouloir les démontrer. Dès lors qu'on retrouve des vérités réelles qui les démontrent ou qui en démontrent l'erreur, on n'est plus dans le domaine de la croyance. De même, je suis souvent agacé par ceux qui tentent de me convaincre de leur croyance. De la même façon qu'ils le ressentent en eux-même comme étant une tension sans fondement, de même si je n'ai pas la tension, je ne vais pas lui donner de fondement avec leur parole. Cela ne ferait de moi qu'un suivant, un rationel de l'autorité, et ne ferait pas de moi un croyant.

 

Par contre, à tous ceux qui admettent le principe selon lequel l'idée qui les envahit est tirée du néant, et qui le comprennent tout à fait, je porte une certaine affection et admiration. Il faut du cran pour soutenir quelque chose qui vit sans soutien. 

 

Bien sûr, cette idée de croyance rejoint en un certain sens les intuitions fondamentales dont j'ai parlé précédemment. Mais ici, croyance est un hyperronyme qui englobe ces intuitions et y rajoute d'autres idées venues par hasard dans notre esprit.

 

Quoi qu'il puisse en être, ma croyance la plus forte (et la plus stupide) est que je ne crois pas être un croyant. En quelque sorte, mes mots sonnent comme un boomerang pour me frapper au retour. Mais comme je crois aussi à l'incohérence humaine, cela ne me pose pas problème.

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22 mars 2012

*Misanthropie

J'aime les hommes comme j'aime mon café. Et je déteste le café.

 

Explicitement je déteste les hommes en général. Tout un amas de désirs, de haines, de rancoeurs, de douleur, et parfois, une ou deux perles brisées et morcelées. Un peu comme s'ils avaient pris la beauté du monde pour la broyer en leur for intérieur et la réduire à un état mille fois plus haïssable, tellement laid que leur propre saleté est plus plaisante. Comme le grain de café, si luxueux, si élégant, qui finit torréfié en cette boisson immonde...

 

Je ne nie pas tout à fait qu'il existe des grands crus d'hommes. Je ne nie pas qu'il en existe à l'arôme puissant et entêtant, de ceux qui vous frottent les neurones les uns contre les autres, et qui provoquent une électricité si statique dans votre tête que vous ignorez si vos oreilles bourdonnent ou si vos cheveux s'envolent, quand ce n'est pas le coeur qui s'allume. Mais de la même façon qu'un goût prononcé devient insupportable dès qu'on y goûte un peu trop, de même ces gens finissent par vous échauffer, par vous irriter de leur puissance, dès lors qu'ils deviennent vos quotidiens; et si vous vous habituez à leur goût, c'est alors que vous êtes des leurs.

 

Le café ne se boit pas que pour son goût, et j'admets des qualités intrinsèques à cette boisson qui se retrouvent chez les hommes. Il est des cafés brûlants, qui vous réchauffent le coeur, qui vous agitent le ventre, et puis le bas du ventre, et qui vous enfièvrent; mais ils refroidissent, et finissent tièdes en plus d'être fades. Et quand parfois la chaleur est trop ardente au départ, alors on se brûle d'eux, et la fièvre cède à la douleur intense et durable.

 

Il est des cafés qui vous réveillent d'une longue torpeur, d'une profonde nuit plus noire qu'ils ne le sont eux-mêmes, et qui vous mènent vers des moments clairs et limpides où ils ne peuvent pas vous suivre. Ceux-là, on ne peut que les remercier, car il peut être dur de quitter les bras tendres du sommeil pour la violence éveillée. Et c'est vers ces hommes qu'on revient après chaque nuit du coeur, car ils savent comment craquer un crâne en deux, et le ramener à la vigueur.

 

J'ai dit que j'aimais les hommes comme j'aimais mon café. Je n'ai pas parlé des femmes.

C'est pourtant simple. Une femme ne se boit pas; elle se dévore.

 

13 mars 2012

Bribes

Et on n'dort pas alors autant se tordre...

 

Y'a des jours, on se demande ce qu'il faut tuer, de soi, des autres, d'une partie, de la...

... Alors, debout? et puis non...

... et puis on s'arrête, on halète, on a couru seulement deux minutes pour rattraper un bus qu'on aurait eu quoi qu'il arrive...

... ne sait plus s'ils dansent, on ne sait plus s'ils sautent ou s'ils virvoltent, et pourtant ce sont des gosses et...

... avant ils étaient trois, t'as rien rien dit bien sûr, sale lâche.

Maintenant est-ce que je lui dit l'arrêt qu'il vient de ...

... hier, j'aurais pas dû...

...

... deux heures, non c'est pas grave, j'ai toujours pas faim, faut que je ...

... donc deux. Donc un parce que l'autre...

... l'offre et la demande par les billes. Si on tabasse tes clients, ils vont pas acheter chez toi, c'est...

... pas en France? Marseille...

... c'est pas mon rôle de te parler de ça

- Mais si vasy t'es pour qui? Sarko? Hollande?

- Non je peux pas ...

... cinq minutes? ...

... des géniteurs qui ne sont pas des pères! J'ai pas à chercher loin...

... Jamais parlé de ça. Mes collègues ils savent pas ça. Mes patrons ils savent pas ça. T'es le ...

... Et la biochimie?

- C'est la chimie du carbone nan? je devrais...

... Et t'es fort en philo?

- Au bac blanc j'ai fait trois pages...

... les nerfs.

- Quelque chose qui va...

... merci.

 

-Salut

-Désolé j'étais...

 

... dormir, il faut que je...

... remplacer par "Bribes"...

 

...

12 mars 2012

Tuer soi

Je ne parle pas du suicide mais d'une sorte de position que je tiens depuis que j'ai lu Ferdydurke de Gombrowicz voilà maintenant quatre ans. A moins que ce ne soit une réflexion qu'il ait eue dans son journal qui m'a été rapportée par Mme ma prof de polonais. Laissez-moi vous expliquer la simplicité du concept.

 

Gombrowicz était un écrivain et philosophe aux tendances existentialistes avant qu'on nomme ce courant "existentialisme", qui a vécu et publié dans l'entre-deux guerres polonais, mais s'est surtout distingué après son émigration fortuite en Argentine, vers laquelle il se dirigeait en bateau au moment où l'Allemagne Nazie a envahi la Pologne; à quelques jours d'écarts, il était grillé, vu qu'il est parti exactement du port où est tombée la première attaque. C'est là qu'il écrit et qu'il publie dans "La culture", un journal polonais édité à Paris pour les émigrés, mais aussi en Argentine, la plupart des oeuvres qui sont le plus reconnues de nos jours de lui.

Ferdydurke avait été écrite avant l'exil. Ce nom ne veut rien dire. L'ensemble de ce livre est une ode à la jeunesse et à ses qualités contre celles de la vieillesse et de ce qu'il appelle la Maturité, un idéal inatteignable qui sert uniquement à abaisser des cibles et à justifier la domination des plus agés. 

En fait voyez-vous tout ça on s'en fout, parce que ça n'a pas de rapport direct, que c'est lié à l'histoire culturelle de la Pologne que tous ne connaissent pas et que moi-même ne sait que sous version fragmentaire, mais c'est pour faire une petite présentation du personnage.

Il était un peu cinglé, au sens où il cherchait délibérément à se disputer avec tout le monde, étant toujours en désaccord, sauf bien sûr quand il s'agissait d'être effectivement sérieux apparemment (du moins dans une vidéo que j'ai vu de lui). Bref c'était un certain personnage. Il a pressenti ou plutôt compris que la société exerçait une force aliénante sur l'individu qui le forçait à se comporter différemment de "sa vraie nature", qu'il suppose exister, cette force aliénante empêcherait l'individu d'être véritablement libre, c'est à dire seul responsable de ses actes. Simplement voilà; il ne s'agit pas uniquement d'être libre contre les autres, il faut aussi être libre contre soi.

 

Cette liberté définie par opposition, il va en effet jusqu'à dire qu'elle n'existe véritablement que si l'on est capable de se contredire totalement sans y voir le moindre problème, pour caricaturer l'idée.

 

Or j'ai tendance à être d'accord avec ce genre de pensée, qui est qu'on n'est libre que quand on s'est libéré de soi. Peut-être pas sous cette forme extrême, violente, qui nécessiterait une perpétuelle guerre contre soi et les autres, mais en tout cas dans le sens où, pour être véritablement libre, il faut se dépasser, et se dépasser, ça peut vouloir dire tuer des parties de soi. Et une des parties les plus importantes et les plus difficiles à tuer, c'est l'orgueil; enfin, celui qui est mal placé.

 

Maintenant, comment peut-on tuer une partie de soi? Soit par auto-persuasion (si c'est possible, ça me semble stupide dans la plupart des cas), soit par la raison; examiner ce qu'on est, voir ce qui défaille, voir la solution qui conviendrait même si elle ne nous plaît pas forcément ou parfaitement, identifier les raisons, englober à la fois cette vérité logique et cette impression pour les assimiler dans un tout cohérent qui change, finalement, ce qu'on peut être.

 

Au fond, c'est une sorte de processus d'amélioration personelle. Ca reste une sorte d'auto-persuasion par la logique, mais c'est plus ce que j'appellerait de l'auto-conviction: regarder en face ce qui nous déplaît, s'expliquer clairement pourquoi, voir s'il n'y a pas contradiction, éliminer ce qui pose le problème en soi si c'est possible et logique. Et quand ça l'est, ça participe de ce que j'appelle "tuer soi".

 

... faut dire que j'ai tendance à tuer beaucoup de choses en idées. J'ai dans la tête des concepts comme "tuer le père", "tuer la mère" et "tuer les enfants", tous reliés soit au monde et ce que j'en comprends, soit à la façon dont je regarde l'écriture.

 

Mais j'ai vraiment, vraiment pas envie de m'étendre là-dessus maintenant.

8 mars 2012

Intuition fondamentale

Alors avant toute chose: oui, j'ai tenté de lire Bergson. Non, je n'ai pas vraiment de souvenir de ce qu'il raconte sur l'intuition, si ce n'est quelques bribes que je chéris tendrement. Ici on se fout radicalement de Bergson et de sa pensée intuitionniste ou quel que soit l'adjectif artificiel accolé à cette pensée. On s'intéresse aux intuitions fondamentales.

 

Ce que j'appelle intuition fondamentale c'est une idée selon laquelle tous, chacun d'entre nous, a des idées au fond de soi qu'il estime vraies, qu'il continuera d'estimer vraies et qui ne changeront pas de sa vie entière, qui n'ont pas changées depuis le début de sa vie même si elles ont pu prendre des formes différentes, et qui peuvent difficilement être expliquées par des mots.

 

En ce sens, je viens de nier entièrement mon premier paragraphe qui voulait couper le lien avec Bergson, mais continuons.

 

Je suis curieux des intuitions fondamentales des autres, parce que j'ai du mal à vraiment saisir les miennes. Le fait que je ne puisse en avoir que des idées relativement vagues et caricaturales ne me gène absolument pas, parce que j'estime qu'à partir du moment où je suis capable de nuance moi-même, le fait que les informations dont on m'abreuve soient des blocs ne m'empêche en aucun cas de les tailler puis de les affiner pour en faire des statues.

 

(Passer par l'image, autre retour à Bergson. Bordel).

 

Donc. Je suppose que je ne suis pas le seul à avoir cette capacité presque surnaturelle à savoir de façon absolue un bout de vérité qui n'est sans doute pas démontrable. Ou qui peut être prophétique. Ou qui est conditionel. En fait, c'est le genre de bout de vérité qui fait que même quand le monde vous dit non, et par le monde j'entends la nature, j'entends que des blocs de pierre vous barrent la route et pas seulement des gens, vous ne répondez pas et vous montrez que oui. Que ce soit ostensible ou discret, vous montrez à la nature que vous vous en foutez, que des blocs de pierre, ça n'a jamais fait de mal qu'à ceux qui restent en-dessous d'eux quand ils tombent, ou à ceux qui s'y jettent, ou qui sont jetés dessus, mais que vous, vous n'êtes dans aucun de ces cas, et vous continuez. Que la rivière qui barre la route va simplement vous mouiller, que même pieds nus sur des morceaux de verre, ben vous allez souffrir, soit, mais c'est la vie, et la vôtre passe par là. Parce que c'est votre chemin, que vous savez que c'est votre chemin, et que le fait de l'avoir accompli c'est la plus grande récompense qui peut être donnée, quel que soit le "degré de réussite" une fois que vous en serez arrivés au bout.

 

Et bien entendu "vous" signifie d'abord "moi", mais n'exclut pas vraiment qui que ce soit. Mais si je prends mon exemple, même si mes intuitions ont souvent changé d'apparence, l'envie principale, le noyau directeur était resté le même. Il y a une nouvelle écorce mais c'est toujours le même arbre. 

 

C'est bête également à dire mais c'est comme ça que je perçoit vraiment l'individualité. Dans les intuitions fondamentales.

 

Bref. C'était un message qui se voulait utile.

28 février 2012

Le joueur de dames

Parce que quand j'ai des insomnies, il faut absolument que j'écrive.

 

Il était une fois un joueur de dames exceptionnellement doué. Depuis l'âge de sept ans, il n'avait connu aucune défaite, et s'il lui arrivait quelquefois d'être dans des situations difficiles, il finissait toujours par remporter haut la main. 

 

Ce joueur de dames avait un autre passe-temps, beaucoup plus difficile et plus ardu, et qui lui faisait porter son nom de "joueur de dames". C'était un séducteur hors du commun, qui était toutes les nuits avec de nouvelles conquêtes, et le pluriel ici marque l'incroyable talent dont ce joueur était doté. Il était renommé dans tous les pays pour son charisme inégalé, et nombreuses étaient celles qui, ayant déclaré sur leur honneur ne jamais tomber dans ses charmes, y churent néanmoins dès qu'il tenta de les séduire. Parfois même avant qu'il n'essaie, mais c'étaient alors des hypocrites et il les rejettait; un Casanova a son honneur à défendre et refuse les conquêtes faciles.

 

Pour ses deux talents dans lesquels il excellait tellement, la presse faisait grand cas du joueur de dames, et l'appelait toujours de cette façon, que les dames désignent les pions promus du jeu ou les femmes exquises qu'il séduisit.

 

Or un jour il advint que des mathématiciens durs à la tâche se crurent obligés de résoudre ce jeu qui est à la fois si simple et si complexe, afin d'impressioner les filles qu'ils voulaient eux-même séduire. Et comme ils cherchaient et cherchaient, ils finirent par trouver une solution parfaite, une programmation qui était invincible et qui ne laisserait aucune chance à aucun joueur du monde pour la battre, lui laissant tout au plus la possibilité d'égaliser à condition qu'il suive la même procédure.

 

Ces génies se mirent donc en tête de tester leur programme, c'est-à-dire de le révéler au monde, puisqu'il ne comportait aucune erreur de programmation, qu'il avait été démontré comme invincible par dix-huit méthodes dans sept théories posant des axiomes différents, et que la logique formelle transcendantale avait démontré que ces démonstration étaient non seulement justes mais justes positivement, c'est-à-dire qu'il n'existait pas de théorie supérieure qui pourrait les démontrer fausses. Alors ils le firent jouer contre des humains, qu'il battit tous sans exception. Et au fur et à mesure qu'il gagnait, d'autres humains venaient tenter de le battre, jusqu'à ce que les mathématiciens l'inscrivent à titre exceptionnel au championnat du monde.

 

Le joueur de dames pendant ce temps-là, n'avait pas encore eu vent de cette diablerie, et passait son temps en débauches diverses. Il perdait tout son argent au poker, au blackjack, et aux roulettes de casino; mais cela n'avait pas d'importance, car il se trouvait toujours une femme de millionaire prête à le renflouer pour peu qu'il la complimente sur sa fourrure, sur la douceur de sa peau, sur la pureté de sa voix et la rondeur de sa poitrine. Et le soir, il était au lit avec celle ou celles de son choix, et il dormait si peu qu'il ne distingait plus les jours, et qu'il serait resté longtemps apathique de cette manière s'il n'avait pas aperçu, au hasard de ses pérégrinations charnelles, une émission spéciale montrant la machine en marche démontant tous ses anciens concurrents, ces prétendus joueurs incapables de rivaliser avec le joueur de dames, même ivre mort après une nuit blanche passée à caresser des femmes. Et il voyait ces gens se faire écraser, massacrer par une implacable mécanique, qui les fauchait net, les massacrait, et comme le carnage n'était pas suffisant un écran désignait le nombre de tours maximums jusqu'à la fin de la partie, c'est-à-dire la victoire du programme; et généralement, après une cinquantaine de mouvements, tout était fini.

 

Voyant une telle force, une telle sauvagerie dans cette invention née du progrès des sciences, le joueur de dames se remit à boire puis à perdre son argent au poker, au blackjack et aux roulettes, avant de séduire quelques millionaires prêtes à le renflouer et de passer une nuit à jouer à d'autres jeux avec elles. Il s'en trouvait toujours l'une ou l'autre, bien sûr, pour tenter de le défier aux dames, mais il refusait toujours, et préférait les observer jouer les unes contre les autres.

 

Mais un jour, alors qu'il continuait dans ses débauches habituelles, on vint lui apporter une invitation à une émission spéciale où il était l'invité principal: on l'invitait à défier la machine, en tant que challenger: en effet les mathématiciens étaient si confiants dans leur programmation qu'ils ne laissaient aucune chance au joueur de dames, même s'ils espéraient qu'il soit capable d'égaliser, prouvant ainsi qu'il fut le meilleur joueur de dames humain que cette terre ait jamais portée. Ils lui vouaient un respect inégalé, car c'est lui avant tout qui leur avait donné l'idée de créer une machine invincible. Mais lui, voyant qu'il n'était plus l'homme à battre, injurié par cet hubris incroyable, continua comme si de rien n'était à boire et à séduire, car il n'avait besoin d'aucune préparation si ce n'est d'être le plus débauché possible, afin de laisser une chance à la mécanique maudite.

 

Le jour de l'émission vint une semaine plus tard, et quand le public vit venir ce barbu débraillé, aux yeux intensément bleus, au sourire en coin rêveur et cynique, il ne put s'empêcher de reconnaître en lui celui qui vient combattre pour l'honneur, mais en aucun cas pour la gloire ou la victoire. Le programme avait déjà battu tous les plus grands avec une différence de pions largement supérieure à celle du joueur de dames; les prévisions concernant le nombre de tours maximum étaient toujours justes, toujours décroissantes. Il n'avait aucune chance.

 

Tout commença très vite: le joueur de dames bougea son premier pion, et le nombre de tours maximum chuta directement de deux. Après quelques échanges et passes, la partie se stabilisa légèrement pour se transformer en lutte de position, afin de permettre au plus fin de créer un chemin à un de ses pions pour se transformer en dame. Et le compteur de tours tiquait toujours. 

 

Cependant, malgré l'exactitude de la machine, le joueur de dames était extrêmement bon lui aussi, et son talent surhumain l'avait jusqu'ici aidé à conserver le même nombre de pions que son adversaire. Il obtint sa première dame exactement au même moment que l'ordinateur obtint la sienne, et les mathématiciens furent ravis de voir une telle capacité calculatoire chez un être humain.

 

C'est alors que tout commença à changer. Le joueur de dames fit un mouvement tout à fait étrange, insolite et incongru qui permit à la machine de prendre deux pions d'avance sur lui. Le nombre de tours restant fut réduit d'une façon spectaculaire, et ses pions tombèrent un à un. Il ne lui en restait que cinq contre une dizaine, et il ne semblait rester que quelques tours quand soudain, après un deuxième mouvement extrêmement étrange, une chose impossible se déroula.

 

Le compteur de tours était passé de douze à treize.

 

Les mathématiciens, suant à grosses gouttes, n'arrivèrent pas à expliquer aux commentateurs comment une chose pareille avait pu se passer. Ils prétextèrent un court circuit, une attaque terroriste, mais entre-temps la partie continuait et le joueur de dames avait égalisé le score, et le nombre de tours restant avait encore augmenté jusqu'à vingt. Alors, peut-être à cause de la fatigue, de l'ivresse, ou du souvenir de la belle avec qui il avait dormi cette nuit-là, il fit un dernier mouvement insolite qui se solda par son échec total et immédiat.

 

Les mathématiciens, qui étaient alors en mauvaise posture, furent extrêmement rassurés face à un tel résultat. La communauté mathématique entière avait en effet travaillé sur ce programme, l'avait vérifié, retouché, retravaillé, décompilé puis recompilé pour qu'il soit parfait pour cet événement. Le programme ne pouvait pas faillir, ha ha, non, c'est sans doute le compteur qui a eu un problème, ou un court-circuit, oui, nous ne sommes pas à l'abri d'une erreur de matériel après tout, nous ne travaillons que sur la programmation.

 

Entre-temps le joueur de dames s'était endormi sur la table, et d'adorables brunes, blondes et rousses vinrent à sa rescousse pour le déposer dans un lit où il serait, une fois n'est pas coutume, tranquille. 

 

Et il continua, plus tard, sa vie de débauche, perdant son argent au poker, au blackjack, et à la roulette, séduisant des millionaires avec qui il passerait la nuit et qui lui pairaient ses vices. Et de leur côté, les mathématiciens, après de nombreux tests, de nombreuses vérifications, ne purent pas trouver d'erreur dans le compteur de tours, ni de problème dans le matériel, ni même la moindre attaque servant à les discréditer. Ils expliquèrent néanmoins qu'on n'était pas à l'abri d'un problème qui n'ait pas pu être détecté, car après tout, seuls les programmes peuvent être vérifiés à cent pour cent.

 

Mais le public se souviendra toujours du moment où, tout à fait écrasé par la machine, le joueur de dames réussit à renverser les choses, à écraser les calculs les plus justes par son intuition, et à séduire toutes les femmes qui l'observaient en même temps. Et les mathématiciens, qui ne purent donc séduire les femmes qu'ils tentaient de charmer par ce programme, s'en souviendront longtemps aussi.

 

FIN

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