Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Zycie jest cudowne
24 novembre 2009

Un sourire

Hier, après une journée assez pénible, longue, ennuyeuse - et j'insisterait sur ce dernier point -, alors que je pensais qu'une fois de plus c'était une journée gâchée, j'ai eu un petit éclat de joie de vivre. Un tout petit rien qui se remarque difficilement et qui a pas l'air de remonter le moral, mais ça m'a fait un bien fou: on m'a souri.

Oui, bisounours, je le suis. J'étais tranquilement assis dans le tram à tirer une tête et on me sourit. Même pas un grand sourire franc, c'était le genre de petite esquisse en coin de la bouche, fugitive, qui semble dire "Allez, c'est pas si grave..." avant de se taire, honteuse...

J'ai passé tout le reste du trajet à sourire. On m'a plus regardé ensuite, mais j'étais tout jouasse, je m'en foutais.

Il en faut peu parfois.



J'arrive presque à siffler maintenant! Bon, je crois que ça a un rapport avec le déplacement de ma mâchoire grâce à l'appareil (changement de la forme de la caisse de résonance, pour tous les acousticiens), mais y'a aussi le coup des lèvres à chopper. C'est pas simple! Pas à dix-huit ans, d'apprendre à siffler! Pas quand on foire depuis ses six ans ^^'

Bon, on passe au sujet principal, l'intro n'ayant rien à voir.

Le lundi, une semaine sur deux, je passe quatre à cinq heures au CDI à lire la presse littéraire, scientifique, étrangère, bref, tout ce qui passe de nouveau et d'intéressant. J'ai pu trouver un magnifique magazine qui s'appelle "Pour la science" qui développe autant les problèmes scientifiques que ce qu'ils apportent niveau philosophique (et quand on voit ce que ça donne au sujet de l'histoire de hasard et de la probabilité, on se dit que c'est bourrin). Donc, entre autres, j'ai lu - pour la première fois de ma vie - Phosphore, ce machin qui est très bien finalement et sur lequel j'ai absolument rien à redire sinon que j'aime.

y'avait un article très sympathique sur le Dalaï-lama, des infos sur le bac (inutile pour moi...), des courriers intéressants, et puis un numéro sur l'homosexualité qui m'a fait réfléchir un peu.

Sans doute parce que je suis un mec et qu'en général, les hommes fantasment sur les lesbiennes, j'ai toujours cru que l'homosexualité féminine était mieux acceptée que la masculine. D'ailleurs, si on regarde les châtiments pour l'homosexualité, au moyen-âge, deux hommes se faisaient forcément abattre, ce qui n'était pas le cas des femmes... (Le châtiment qui était de les faire courir nues en public n'était pas meilleur, je le concède, et il est possible que ça vienne du fait que les femmes étaient moins bien considérées par la religion; à vrai dire, jusqu'à ce que je croise cet article, j'avais pas beaucoup réfléchi à ce sujet, je fais mes recherches maintenant).

Grossièrement, je me suis senti un peu haineux quand j'ai lu le témoignage d'une fille qui vivait très mal ses sentiments parce que ses parents les croient passagers, sa soeur n'en supporte pas l'idée, son amie refuse d'en parler alors qu'elle les partage... les autres amies la font maintenant dormir sur le canapé d'ailleurs.

C'est horripilant de voir la manière dont certaines personnes réagissent. J'imagine ce que dirait ma mère si je lui disait que je me suis déjà imaginé avec un homme, je la connais, elle pleurerait mais elle accepterait.
(Mon père? N'en parlons pas)

Ma situation de ce côté ressemblerait à celle du témoignage masculin, posé juste à côté. Certes, il le vivait pas non plus de manière extraordinaire, mais sa situation était de loin meilleure à celle de la fille.
(J'avouerais qu'une autre chose qui m'a marquée dans ce témoignage c'est le style du garçon. Il écrivait très bien, c'était à se demander s'il s'était réellement confié ou s'il avait joué un rôle. Ce genre de situation est frustrant.)

A ce sujet, j'avais trouvé un autre article (étonament stupide, celui-là) qui proclamait qu'une équipe de scientifiques avait trouvé le "gène" de l'homosexualité.

C'est ce qui m'énerve le plus dans ces histoires: on veut pouvoir s'assurer qu'il y a un dysfonctionnement, que ça ne peut pas arriver à tout le monde, que certains seront "immunisés face à la maladie", qu'elle est un mauvais coup du sort. Ca dénote d'une volonté de contrôle absolu sur sa vie et de ses envies - avec des arguments qui s'opposent parfaitement à cette vision!
Je ne nie pas que dans certains cas, ce sont des arguments qui sont utilisés pour arrêter toutes les discriminations. Là encore, je trouve ça maladroit: la haine raciale, qui se fonde sur une supériorité héréditaire, ne perd aucune faiblesse quand on lui oppose cet argument, sur lequel elle se fonde à vrai dire.

Il se voit assez clairement qu'il y a plusieurs méthodes de défendre - et d'attaquer - l'homosexualité, parfois avec les mêmes arguments. Ce que j'ai dit en fouillis ici, je vais l'expliquer plus simplement:

Tout d'abord, il y a les "parce que". Explication causale de l'homosexualité (je reprends ce mot de Simmel parce que c'est plus court). On cherche à expliquer le "pourquoi" de l'homosexualité en ignorant la personne elle-même, mais en se concentrant sur son environnement et tout ce qui aurait pu la pousser à ce comportement: histoire familiale, sociale, gènes, expériences, lieu de vie, etc etc. Avec ce genre d'explication, on peu évidemment trouver des arguments pour défendre les homosexuels: ils ne sont pas "fautifs", finalement, de leur statut (sauf quand il s'agit d'un fléau divin apporté à cause d'autres péchés, mais je ne crois pas que ces considérations méritent d'être passées en revue tant elles se fondent sur la haine); il n'y a donc pas de "raison" de les haïr, étant donné qu'ils n'ont pas étés libres de faire ce choix. Certes, ces arguments peuvent sembler valables, mais comme il a été dit plus haut, ils peuvent donner lieu à une déviance: s'ils sont différents intrinsèquement, ils sont inférieurs, ou alors ils n'entrent pas dans la norme de la société et devraient en être extraits; qu'ils vivent en-dehors ne devrait pas poser de problème, et après tout, ils ne nous ressemblent pas, eux-mêmes se sentiraient mal dans une société comme la nôtre. C'est la faiblesse de l'explication causale: elle ne défend pas, elle laisse en pâture. En paraissant défendre l'homosexualité, elle la condamne, trouvant implicitement ce comportement comme déviant, en estimant qu'il pourrait consister en une "faute" s'il était choisi.

Il y a ensuite ceux qui disent que c'est un choix. Cependant, il apparaît tout de suite une grande faiblesse dans ce raisonnement: est-ce qu'on choisit réellement ses sentiments? Ca rejoint un peu une volonté de contrôle - à ceci près que dans la précédente,  il fallait se défendre à tout prix de toute possibilité de faire de nous un homosexuel; ici, c'est pour dire qu'il n'est pas possible de le devenir si on ne le veut pas. Mais supposons un instant qu'il soit possible alors de faire ce choix: alors s'abbatent les nombreuses règles morales et les normes de la société: si c'est un choix, alors il est possible de choisir l'opposé, et donc de rester hétérosexuel, normal, afin de s'intégrer; vouloir se séparer de la société dénote d'un esprit contradictoire qui constitue une faiblesse dans un groupe social, qui est plus fort s'il est soudé. Là, je n'ai pas encore parlé de religion, mais dans ce cas, c'est toute l'histoire du péché et du mal fait par libre-arbitre, avec un blâme d'autant plus important qu'il n'existe aucune excuse vis-à-vis de ce comportement, aucune justification. Bien sûr, il existe toujours des religieux qui se disent tolérants, et qui le sont, mais je m'intéresse ici au groupes dans leur ensemble. La position de l'islam, du catholicisme, du judaïsme par rapport à l'homosexualité est très négative.

J'aimerais trouver un argument choc, un mot de poids dans ce débat que je trouve stupide sur faut-il accepter ou non les homosexuels. J'ai déjà disputé cent fois avec différentes personnes le manque de raison qu'il y a à les refuser - et on retrouve toujours la même raison fondamentale: "Je ne veux pas le devenir". Ils voient ça comme une maladie. C'est écoeurant. Et à vrai dire, c'est la seule chose dont je soit capable à ce sujet: autant j'aimerais pouvoir calquer mon discours sur l'homosexualité sur les bases de la volonté - parce que l'autre explication tient pour moi d'un rejet de ses propres choix, de l'excuse, du désir d'avoir une bonne conscience - autant je dois jongler avec des arguments qui tiennent à l'explication causale car les autres sont souvent considérés comme naïfs - parce qu'il semble que la liberté et le choix n'existent pas dans un cas pareil. Je ne veux pas dire qu'on "choisit" d'être homosexuel, mais qu'on choisit de s'accepter comme tel, de ne pas rejeter le désir qu'on a envers les personnes du même sexe (et il serait stupide d'affirmer que ce désir est réservé à une catégorie de personnes "malades", tout le monde peut être attiré par n'importe qui et n'importe quoi, comme le prouve le fétichisme), et même - au final - d'aimer ces personnes, que ce soit en ami ou en amoureux.

Pour finir, de mon côté, la logique d'appliquer des normes sociétaires à des sentiments d'amour n'a pas de sens. Mais je devrais faire attention avec ce genre de déclarations: on m'a pointé, il n'y a pas si longtemps, que si on considère les pédophiles comme des hommes amoureux - et non des tueurs sanguinaires -, elles justifie leur comportement. J'aimerais dire qu'il n'en est rien, mais je ne peux pas opposer l'argument de la différence physique - sinon, il me faudrait l'accepter dans le cas de l'homosexualité, où "il paraît" qu'un anus n'est pas fait pour être pénétré, et donc, de même pour les enfants, leur corps n'est pas prêt pour la sexualité -, et le cas qu'on considère exclut déjà tout ce qui est violences, blessures: j'ai personellement du mal à le croire, mais en admettant cela, il ne me reste pas une grande défence. Néanmoins, il me semble que toute relation saine entre deux personnes repose sur la compréhension et la confiance - et un enfant ne peux pas comprendre un adulte, ni lui faire réellement confiance en connaissance de cause. Peut-être que dans l'avenir surgira une nouvelle révolution des moeurs à ce sujet - je n'en crois rien. Mais le parallèle avec l'homosexualité me semble à la fois intéressant et inquétant; car dans tous les cas où il est utilisé, il amènerait à des arguments qui me déplaisent fortement, à savoir:  "Accepter l'homosexualité c'est comme accepter la pédophilie", qui mène soit à une interdiction et un blâme moral très important de l'homosexualité (souvenez-vous, Dutroux, mais aussi Outreaux), soit à une tolérance de la pédophilie - et peu de choses me font moins envie. Est-ce que je me situe dans la position de l'esprit trop fermé ou au contraire, est-ce que je me pose en défenseur des bonnes moeurs (deux situations insoutenables), seul l'avenir le dira.

(Au sujet de la pédophilie, un article de Frédéric Beigbéder dans Le Magazine littéraire du mois d'octore je crois, partait en croisade contre les critiques de la présence de pédophilie dans la littérature. Il expliquait que si un sujet devenait tabou, alors la littérature perdait son sens, et que s'il en est question, c'est rarement pour la défendre, au contraire - il partait de l'exemple des mémoires de Mitterand. Il a cité une phrase assez comique et parfaitement provocante, la voici:)

"A partir de l'âge de huit ans, il n'est pas convenable qu'une petite fille soit encore pucelle, même si elle suce la pine depuis plusieurs années."

L'article lui-même:

http://www.lexpress.fr/culture/livre/de-la-pedophilie-en-litterature-par-frederic-beigbeder_829612.html

(J'ai dû me tromper dans mes références - ça devait être La Culture, le magazine; mais je suis certain que ce n'est pas l'Express)

Publicité
Publicité
Commentaires
L
et un autre, plus complet: <br /> http://bibliobs.nouvelobs.com/20091120/16003/pourquoi-beigbeder-trouve-les-enfants-sexy
L
Ni Le Magazine Littéraire, ni La Culture, c'est Lire d'où est tiré l'article.<br /> <br /> Un article qui le critique: http://www.actualitte.com/actualite/15125-beigbeder-pedophilie-litterature-polemique-mitterrand.htm
Zycie jest cudowne
  • Ou la vie est belle en français. Comment ça la vie est belle? Mais la vie est moche! Le monde est moche, les gens sont cons, gros, chiants et ils puent! Oui les gens sont cons gros moches chiants et puants. Mais la vie est belle. Enfin j'espère.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Archives
Publicité