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Zycie jest cudowne
13 janvier 2011

Nuit

Cette nuit je me suis couché tôt. Je parle d'aujourd'hui, le 12 janvier, enfin, maintenant le 13 parce qu'il est déjà minuit quatre. Mais cette nuit j'ai eu un rêve, et ce rêve m'a réveillé.

J'ai eu un rêve où je me promenais dans un bus où la gravité dépendait du rang où tu te trouvais, où j'ai fait cinq fois la même chute au même endroit avec les mêmes rires quand je tombais et la même réaction mi-embêtée mi-amusée de ma part, de plus en plus forte à chaque chute. J'ai eu un rêve avec un bus qui n'était qu'une salle remplie de sièges à hauteurs différentes selon les rangs, allant de 20 mètres à une taille normale, arrangé comme un amphithéâtre. J'ai fait un rêve où ce bus était aussi une station spatiale, avec des sas donnant sur le vide, mais restait un bus car je savais où il me menait. J'ai fait un rêve où dans ce bus se trouvait une salle de concert, où j'ai assisté à un concert, avec une secousse soudaine qui fait s'effondrer l'estrade et le plateau de lumière qui la surplombait, assommant ceux qui se trouvaient en-dessous, annihilant les nerfs du batteur du groupe qui avait arrangé le tout. J'ai fait un rêve où après ce choc brutal, la salle était comme noire mais mes yeux, immédiatement habitués à la pénombre, m'ont fait rappelé ce que je savais déjà - que ce que je voyais ici était virtuel et que ce n'était qu'un rêve dans le rêve, que j'étais dans un jeu et que j'y jouais un elfe. J'ai fait un rêve où le batteur, après le choc initial, est entré en rage noire, a cassé d'un coup de pied la table contenant les amplis, qui se trouvait en face de la scène (curieux arrangement), et s'est allongé à plat ventre à côté de moi sur une table alors qu'il hurlait, dépité: "les gens font chier!", son poids changeant immédiatement l'équilibre de la table en question. J'ai fait un rêve où je savais que j'aurais dû le réconforter, mais que quelqu'un l'avait déjà fait avant - dans les mêmes conditions exactement: n'était-ce pas un jeu? Quelqu'un m'avait déjà raconté l'issue de la scène si je l'aidais. Alors je l'ignore.

J'ai fait un rêve où ce troll pleurant et sanglotant jette son bras de rage sur moi et m'immobilise, où je sens son énorme sexe sur mes jambes et je me réveille, terrifié, alors qu'il allait me violer.

Je met quelques secondes à me rendre compte que je suis réveillé. Toujours sur le dos, je sens toujours cette énorme pression sur ma gorge et sur le bas de mon ventre - uniquement pour me rendre compte que cette pression provient de mes propres bras, l'un sur ma poitrine bloquant légèrement ma gorge et l'autre posé sur mon entrejambe. Je change de posture, tente de respirer normalement - quand des bruits brusques dans l'appartement m'affolent: ce n'est pourtant que ma mère qui cherche un papier. Mais je reste dans mon lit, immobile, presque sachant que ce rêve prémonitoire m'annonce un désastre, une violence soudaine, humaine, qui va s'abattre sur moi d'une manière tout à fait incompréhensible. Je me suis senti ainsi comme un enfant paranoïaque pendant une demi-heure, incapable de sentir autre chose que de l'hostilité de ce monde extérieur. J'ai cru que le moindre bruit me condamnerait, et je parle de ma vie même. Pourtant, aussi stupide que cela paraisse, il me fallait savoir quelle heure il était, parce que je me sentais assez en forme, assez réveillé pour attaquer une nouvelle journée.

C'était il y a une demi-heure. Il est maintenant 23. J'avais à peine dormi une heure et je me suis senti incapable de me calmer depuis. Je suis plus calme, je n'ai plus peur, je suis chez moi c'est-à-dire en sécurité, mais je reste assez secoué.

En essayant de me rendormir j'ai eu aussi un vite éclair de génie, peut-être pas d'intelligence mais de joie et de réconfort sur un sujet tout à fait différent, dans un registre lui aussi tout à fait différent, beaucoup plus doux, beaucoup moins violent.


Vous savez (ou non) que j'ai toujours un peu le blues du rose, que je ne vois pas beaucoup de sens à l'amour si on doit attendre de lui qu'il nous tombe dessus et s'il ne peut pas être travaillé, produit enfin chez quelqu'un, ce qui me semble être de plus en plus le cas d'après mes expériences sporadiques. J'ai passé les derniers temps à courir derrière une jolie fille qui déclinait mal mes avances, laissant toujours apparaître des sous-entendus qui expliquent peut-être l'expression selon laquelle une fille qui dit non dit peut-être. Et tout dernièrement, quand j'arrête enfin de lui courir après, avec mon type d'humour particulier (que j'appelle de plus en plus volontiers stupide vu le peu de monde qui le partage) je blague encore sur le sujet quand elle décline enfin correctement, de la manière dont j'aurais eu besoin, des avances qui sont pour une fois fictives. Car il faut peut-être apprendre une chose à la gent féminine, c'est que les garçons ont un mal fou à comprendre ce que veut dire non, que ce soit par orgueil ou par aveuglement: c'est pourquoi il faut être très claires dans vos refus, sans pitié, et ne pas laisser de recours possible au prétendant en question.

Étonnamment, la remarque qu'on m'a faite ("Mais, tu sais, il n'y aura jamais rien entre nous") m'a alors rendu assez triste. Ca doit toujours froisser l'orgueil d'apprendre qu'une route est barrée à jamais sans qu'il y ait de raisons avancées - mais qui voudrait trouver des raisons à l'amour, sinon les fous... Et puis, dans les instants qui ont suivi mon réveil, à l'instant, et quand j'ai voulu retourner dormir, j'ai à nouveau réfléchi à ceci, et je me suis rendu compte que finalement, celui qui y gagnait, c'était moi.

Je me suis rendu compte que dans une situation pareille, recevoir un refus clair et net de celle qu'on aime fait partie des meilleures choses qui puissent nous arriver: certes, sur l'instant, la souffrance peut être telle qu'on en est hébété. Mais il faut être déjà trop mal en point pour vouloir tenter quoi que ce soit de supplémentaire après un aveu semblable, que ce soit une nouvelle tentative de séduction ou d'auto-flagellation. Après coup, pourtant, on repart le cœur libre, à défaut d'être léger, et on continue sa route. D'un autre côté, la femme ou la fille qui nous as refusé, elle, perd un prétendant - or c'est toujours un avantage d'avoir quelqu'un qui vous aime sans rien vous demander, qui n'attend que votre accord pour vous le démontrer. Et n'essayez pas de me convaincre que la personne en question ne perd rien parce qu'être aimé est une besogne: c'est une bêtise de croire qu'il est plus difficile d'être aimé que d'aimer sans retour. L'agacement et la peur de faire souffrir sont une chose; la souffrance, la désillusion, les transports violents qu'on subit énamouré en sont une autre, bien plus violente et plus grave. Bien sûr, être trop aimé est un calvaire, et des démonstrations continues, agressives d'amour sont affolantes; mais imaginez l'état d'affolement où se trouve celui qui les prodige! Il agit généralement contre sa raison, voulant plaire à tout prix, s'imaginant mille manières de plaire quand la seule façon de le rendre plaisant est la seule qu'il ne peut accomplir, poussé qu'il est à rester près de l'objet de son désir. Torturé à chaque instant entre des questions amoureuses (que doit-il ou que peut-il accepter d'elle? Veut-elle être libre ou au contraire veut-elle se savoir protégée  par lui? Veut-elle qu'il l'empêche de faire "une bêtise", le met-elle à l'épreuve sur ses faiblesses et sa tendance à être trop aveugle d'amour?), il vit l'enfer à chaque minute, à chaque seconde de sa vie - comparé aux instants de malaise qu'il faut supporter devant ce problème, il n'y a pas à tortiller: c'est celui qui aime qui souffre le plus.

Et puis il y a l'instant où celui qui aime est aimé par une autre, et se confie à elle dans sa folie aveugle...


Voilà, j'écris depuis une heure, j'ai dormi une heure, hier j'ai fait la fête donc je n'ai pas vraiment dormi. Une heure de sommeil ne devrait pas suffire à récupérer de 36 heures d'éveil. Pourtant, je crois que c'est le cas. Ce qui me rend tout à fait nerveux - j'ai cru que cet éveil était un autre rêve pour être franc, et ça ne m'est jamais arrivé dans un stade aussi éveillé. J'ai souvent mes moments mi-éveil mi-rêve, où je sais que je rêve encore mais je ressens aussi le monde réel; j'ai aussi mes moments mi-rêve mi-éveil, où je pense que je vais bientôt me réveiller quand je le suis déjà. Pire, j'ai des moments - ça m'arrive en pleine nuit - où m'étant réveillé, je crois encore dormir et me rendors immédiatement. Mais une fois alerte, je ne pense jamais dormir. J'étais vraiment terrifié il y a une heure et demie.

J'ai d'autres états et instants "étranges" entre le sommeil et l'éveil, dont la plupart sont sans doute assez communs. Il m'arrive souvent, après un certains temps immobile, me sembler flotter, être tout à fait désorienté dans ma chambre - ne pas savoir par exemple dans quel sens le lit est-il tourné. Il m'arrive , en étant éveillé, de m'imaginer une histoire, puis de la voir défiler devant mes yeux fermés sans que je fasse attention, et avant que je ne m'en rende compte je me retrouve en plein rêve - ou je rouvre les yeux, un peu plus frais qu'avant. J'ai aussi ces moments avant de dormir où, fermant les yeux et me perdant dans mes pensées, je reprend conscience en sursaut, persuadé d'être en train de tomber, comme si le sommeil consistait à flotter et que m'envolant peu à peu j'étais tombé subitement.

J'écris ceci histoire de me détendre. Uniquement afin de pouvoir m'endormir bientôt.


J'aime la nuit calme.


J'ai fini ma semaine de concours blanc. On aurait pu croire qu'il nous serait donné, à ma classe, au moins un jour pour récupérer de la fatigue, quand les autres classes ont eu une semaine de libre et des vacances après pour se sentir en forme. Nous, non. Et si je compare les épreuves, les nôtres étaient sacrément plus difficiles.

Comparons ce qu'il y a de plus comparable: l'épreuve de latin. Nous avons les mêmes heures de cours, le même professeur, les mêmes connaissances en théorie. Les textes à traduire devraient donc être de même difficulté. Croyez-moi, il y avait un sacré clivage entre un texte dont le comprends les trois premières phrases sans traduction parce qu'il est écrit par ma professeur et un texte écrit par César sur Vercingétorix contre Allobrages/Allobrogas, qu'en quatre heures je n'ai pas su traduire alors que l'autre ne me prend pas une heure.

J'appelle ça du foutage du gueule. Je n'ai rien contre les classes d'AL en général. Mais là, non. Là, je dois dire, en toute honnêteté, qu'au moins dans mon lycée, et au moins en latin, les AL l'on facile comparé à ma classe. Sachant que c'est une de leur matières obligatoires tandis qu'il ne s'agit que d'une option pour nous, d'autant plus que c'est une option rare et peu utile dans nos démarches futures sur l'orientation, chose encore renforcée par la potentielle suppression du CAPES de latin qui semble nous attendre, je trouve ça tout à fait injuste que l'épreuve nous soit plus difficile qu'à eux, qui en auront presque forcément besoin.

Mon seul réconfort c'est que je vais passer dès la semaine prochaine en classe de latin confirmé semble-t-il. Mon expérience effective de latin consiste en quatre mois de classe préparatoire, et cette expérience fera face à d'autres qui auront vécu trois à sept ans dans le latin et qui auront une expérience effective de trois à sept ans.
J'espère juste que je pourrais continuer à adorer une matière dans laquelle je ne peux pas être au niveau où je voudrais.


Tout à fait hors sujet: j'ai appris aujourd'hui qu'en tant qu'homme, il n'est pas nécessaire de se laver les mains après avoir été uriné, du moins pas pour des raisons d'hygiène: en effet, la peau du pénis est plus propre que celle du cuir chevelu, qu'on masse pourtant sans s'affoler sur l'hygiène, et dans le pire des cas l'urine est stérile sauf en cas d'infection urinaire. C'est une femme médecin qui le dit. La question est de savoir si je vais aller jusqu'à appliquer ses conseils dans ma vie, en expliquant à chaque fois aux personnes étonnées de mon manque de savoir-vivre que celui-ci se fonde sur l'ignorance des hommes et que rassurer les autres par des précautions inutiles n'est pas pour moi une marque de respect, étant une forme de mensonge, ou si je vais continuer, lâchement peut-être, mais aussi de manière tout à fait normale en société et sans rien changer à mes habitudes, à me laver après chaque passage aux cabinets.

(l'explication en question se trouve , il est aussi dit pourquoi il ne faut pas décalotter les garçons de façon "hygiénique" quand ils sont enfants, parce que justement, ce n'est pas hygiénique, ni sain, ni agréable pour aucune des parties présentes. Sauf peut-être le pédiatre mal informé... enfin qu'en sais-je)

J'avouerais que me taper une n-ième dispute avec ma sœur me demandant de respecter les règles de société aussi stupides soient-elles "parce que c'est comme ça", où je me ferait traiter de petit rebelle en crise d'adolescence ne me tente pas trop. D'un autre côté, n'ayant pas beaucoup de moments dans la journée où me laver les mains, je crois que je continuerais quand même mes ablutions manuelles après chaque passage aux cabinets. Pas par principe. Par hygiène, parce qu'il est quand même recommandé de se laver les mains régulièrement dans une même journée.


Voilà, je crois que j'ai vidé l'écluse, le bateau va repartir, continuant sa route vers l'aval, atteignant prochainement, très prochainement peut-être, la mer des rêves que j'espère tranquille... bonne nuit.

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Commentaires
Zycie jest cudowne
  • Ou la vie est belle en français. Comment ça la vie est belle? Mais la vie est moche! Le monde est moche, les gens sont cons, gros, chiants et ils puent! Oui les gens sont cons gros moches chiants et puants. Mais la vie est belle. Enfin j'espère.
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