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Zycie jest cudowne
5 avril 2011

Tête de con

Je vais avoir l'air d'insister sur ce thème émo de l'autodépréciation, mais rassurez-vous légèrement: je ne suis pas encore au point d'écrire de la poésie gothique sur la mort imminente, la tristesse d'avoir cette tare de la tête de con ne m'accable pas chaque jour, et je ne flâne même pas en vêtements noirs parce que "c'est la couleur de mon âme". Certes, je m'habille en noir parce que "c'est la couleur de mon âme", certes, je suis triste tous les jours parce que j'ai une tête de con, et oui, j'ai fait quelques poèmes gothiques sur la mort imminente; d'accord, j'en ai même fait certains sur l'amour qui me hait et d'autres babioles. Mais enfin, ça ne fait pas de moi un émo, n'est-ce pas? [/sarcasme]

 

Le principe est le suivant: on pourrait croire de prime abord, d'après ce que j'ai dit dans la note précédente, que les gens me trouvent sympathique, donc qu'ils viennent vers moi naturellement, comme une abeille va vers les fleurs parce qu'elle les trouve belles; cependant cela supposerait tout de même qu'il m'arrive de temps à autre que des personnes viennent vers moi afin de faire simplement connaissance voire pour se lier d'amitié à moi, vu cette aura d'aimabilité que je dégage. Or, je vous le donne en mille, ce n'est pas le cas. Bien sûr, mon égo, qui fait la taille d'Elminster et de son chapeau, pourrait me rassurer, en disant par exemple que la véritable raison pour laquelle nulle (jolie) fille ne m'aborde, c'est que je suis trop intimidant par ma prestance, que ma personalité irradie de si brillants feux qu'elles en sont toutes effarouchées, qu'elles rougissent à ma simple vue, et que même la plus courageuse d'entre elle croit alors rencontrer l'homme de sa vie, c'est-à-dire celui qui la dépasse tellement en tous points qu'elle ne pourrait jamais oser lui parler, encore moins le regarder, sous peine de se rendre ridicule et de brûler ses pauvres yeux devant son charisme éclatant. Or, comme mon public ici-même, essentiellement féminin, le sait bien, rien n'est plus loin de la vérité. A vrai dire, il arrive très souvent que je sois dans la position de la jeune vierge effarouchée décrite ci-dessus, y compris l'auto-flagellation (mais ça, vous l'aurez deviné).

 

Cette chose éclaircie, à moins que qui que ce soit ait encore un quelconque argument pour réhausser ma piètre image de moi-même, je vais passer à la suite du sujet. Ne voyez nulle obligation à tenter d'améliorer mon égo, celui-ci ayant un mécanisme d'autodéfense somme toute très performant, surtout en ce qui concerne l'entrée de compliments de personnes extérieures; il les digère à la façon d'un système immunitaire puis les détruit, pour s'en prémunir jusqu'à la prochaine piqûre de rappel.

 

Le second sujet, qui n'a nul rapport avec le premier sinon de partager la même note, c'est la constatation plaisante que j'ai de voir de jour en jour le tram strasbourgeois se muer en métro parisien. Je m'explique: j'aime beaucoup Paris, pour les trois malheureux jours que j'y ai passé. J'ai visité pas mal de musées, j'ai vu cette horreur métallique de pi hectomètres et des poussières et j'ai même chanté "le pont mirabeau" de Brassens sur le pont éponyme. Mais rien de tout ça n'est comparable au plaisir qui m'a été donné de voyager dans cette pieuvre métallique qui s'étend sous toute la capitale, j'ai nommé le métro. C'est l'invention la plus fantastique que j'ai jamais pu trouver: amasser plusieurs centaines de milliers de personnes par jour dans des conduits métalliques étroits en les déplaçant à toute vitesse, le tout sous terre avec une surveillance humaine minime. Il ne m'aurait guère étonné de trouver un violeur ou un gang d'orang-outangs dans ces tunnels où la seule loi est celle du "ticket de métro". Et si la perspective de croiser l'une ou l'autre de ces espèces indigènes aux souterrains parisiens ne m'enchante guère, celle de croiser des cas que j'estime plus rares et plus précieux de folie humaine me rend tout à fait euphorique: entre prédicateurs de l'apocalypse, chanteurs rap et drogués amorphes, se trouvent les personnes tout à fait normales qui pètent un léger cable et se mettent à agir d'une manière peu commune.

Or le tram strasbourgeois rencontre de plus en plus de personnes de cette dernière espèce, id mihi suade est, ce qui m'est doux.

 

Donnons l'exemple d'une journée où le tram bondé trois jeunes filles abritait, trois jeunes écervelées, qui piaillaient et piaillaient, dérangeant passagers, couples énamourés et moi-même, fatigué. Les voici qui discutent, en parlant comme des brutes de multiples culbutes, et de but-en-blanc, des contes indécents pour les nombreux passants, certains étant parents, d'autres ayant des enfants. Ces bavardages incessants mirent en fuite quelques gens, les trois-quart seulement: nous pûmes respirer quelques précieuses gorgées de cet air souillé qui rend niais, avant de voir rentrer le double d'arriérés juste avant le départ du tram bien en retard. Croyez-le, oui ou non, à la prochaine station, nulle ne sort du wagon: un nouveau couple vient d'entrer, nom d'un chien! C'est uniquement quand le tram démarre que PAN un bruit assourdissant nous fait fixer céans cet homme fier comme un paon, dont le poing puissant, en frappant le plafond, l'avait tenu sur place au pris d'avoir l'air con. Il est vrai, c'est ainsi que la domino-party fut évitée mardi; au demeurant j'ignore ce qu'il suivit alors car arrivant au port je sortis, leste et fort, bénissant le sort qui me libéra fors le manque d'efforts des passagers amphores, c'est-à-dire amorphes, mais la rime exigeait ce dernier artifice, et puis zut, assez de caprices, j'ai assez de supplices.

 

Dernière remarque avant le somme mérité: ma collection de paradoxes compte un nouvel échantillon. Nommément des affiches des jeunes verts, qui notent "stop pub". Sur des affiches. Qui leur servent de publicité. "Ne lisez pas cette phrase" en effet.

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Commentaires
Zycie jest cudowne
  • Ou la vie est belle en français. Comment ça la vie est belle? Mais la vie est moche! Le monde est moche, les gens sont cons, gros, chiants et ils puent! Oui les gens sont cons gros moches chiants et puants. Mais la vie est belle. Enfin j'espère.
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