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Zycie jest cudowne
16 novembre 2008

Varilux, des verres Essilor!

 Varilux, des verres Essilor!, c'est le slogan qui finit une pub que j'ai entendu deux fois de suite sur RTL en rentrant de mon déménagement. Je me suis dis alors: "Bon sang, mais ça c'est des noms à caser dans de la fantasy!", seulement j'étais trop flemmard alors j'ai préparé un conte. N'empêche, les noms de marque deviennent de plus en plus ésotériques et surréels... vous vous imaginez, vous, un dragon Essilor? Ce serait si facile à caser dans un jeu médiéval-fantastique! "Le terrible Dragon Essilor ravageant la contrée du roi Varilux...":

***

Il était une fois un château, dans lequel se trouvait une chambre, dans laquelle se trouvait un lit, dans lequel dormait un roi. Ce roi régnait sur un fort beau pays, et tous les habitants de ce royaume appréciaient le roi. C'était un roi juste et bienveillant, doux et valeureux, et tous disaient qu'il était le meilleur roi que le royaume ait jamais eu. Ce roi s'appelait Varilux Ier, en raison de sa bonté.

Le château de Varilux 1er était un grand château blanc, aux fenêtres de cristal, aux murs de marbre. Partout se trouvaient des peintures magnifiques, des sculptures et des dorures; la bibliothèque du roi contenait plus de livres que tout le reste du pays qui était pourtant rempli de professeurs et de docteurs. Tous les soirs, on y donnait un bal, où chacun pouvait venir: le roi donnait à manger aux pauvres et comptait avec les marchands, discutait avec les savants et jouait avec les bohémiens, et tous s'étonnaient des acrobaties du roi.

Or, un jour, il advint que le royaume de Varilux découvrit un nouveau personnage. Le terrible dragon ESSILOR, apprenant que tous les habitants du Variluxie vivaient en harmonie, voulut ravager la contrée. Les habitants, ne sachant pas se défendre, ne purent que fuir devant ce monstre crachant le feu. Le roi lui-même ne savait que faire, tous ses chevaliers l'avaient abbandonné face au dragon! Celui-ci crachait et griffait dans le chateau dont il avait écorché les murs, et s'en prenait maintenant aux tapisseries. Alors le roi dit au dragon:

"Dis-moi, qui est-tu pour venir dans mon pays et détruire mon château?

- Je suis Essilor, un terrible dragon, et j'ai faim! Donne-moi vite à manger, ou je te déchire en deux!"

Alors le roi courut à la cuisine, qui était la plus belle et la meilleure cuisine du royaume, et prit le plus de nourriture qu'il pouvait en prendre avec ses bras, et revint nourrir le dragon. Après avoir tout avalé d'une bouchée, car c'était un grand dragon et qu'il était très gourmand, le dragon dit au roi: "Encore!" et le pauvre roi fit maints allers-retours avant de contenter le dragon.

"Dis-moi, dit le roi au dragon, qui es-tu pour venir dans mon pays, détruire mon château et vider mes cuisines?

- Je suis Essilor, un terrible dragon, qui crache, râcle et tue, et je t'ordonne, roi, de me donner tout ton trésor, ou je t'avale tout cru!"

Et le roi de courir dans la salle des trésors, qu'il vida en un après-midi, en courant, courant, courant; il commença par porter les coffres à tableaux, puis les coffres à diamants, puis les coffres remplis d'émeraudes, ainsi de suite jusqu'aux saphirs, que le roi espérait encore cacher. Il les amenait au dragon, qui les empilait et qui en fit un tas immense, de la taille d'un grand manoir; car le roi était véritablement très riche.

"Dis-moi, s'énerva le roi, qui es-tu pour venir dans mon pays, détruire mon château, vider mes cuisines et voler mon trésor?

- Je suis Essilor, un terrible dragon, je mange des chevaliers et je vole les empereurs, les anges fuyent devant moi, et je t'ordonne, roi, de me distraire, ou j'ébranle la terre d'un coup de pied!"

Le roi se dépécha de prendre une flûte et commença à jouer, mais le dragon trouvait cela trop aigu; il changea pour un tambour, mais le dragon le trouvait trop grave; il prit un orgue, mais le dragon le trouvait funèbre, et ne voulait pas d'harpe car elle était trop joyeuse. Après une nuit passée à jouer tous les instruments dont le roi était capable, le dragon n'était toujours pas satisfait. C'est alors que le roi eut une idée:

"Dis-moi, dragon, connais-tu le théâtre?

- Je suis Essilor, un dragon féroce, mangeur d'homme, qui fait frémir la terre sous mes pas; j'ai vu des magiciens, des sirènes, des loups-garous, mais je ne sais pas ce qu'est le théâtre. Parle, ou je te perce le coeur avec mes griffes!

- Le théâtre, c'est un jeu très amusant qui pourrait sûrement te distraire. Veux-tu jouer au théâtre?

- Ma foi, roi, je suis Essilor, un dragon qui pourchasse et tue ceux qui se trouvent sur sa route, mais je m'ennuie, alors dépêche-toi de me faire jouer au théâtre ou je t'arrache le squelette pour m'en servir comme cure-dent!"

Le roi expliqua succinctement au dragon ce qu'était le théâtre: il s'agissait d'imiter le comportement qu'aurait eu une personne dans une situation donnée, d'être un autre. Le dragon, intrigué par cette idée, voulut commencer immédiatement, et ordonna au roi, sous réserve d'une mort imminente, d'aller chercher une pièce de théâtre dans sa bibliothèque, qui était la mieux garnie du royaume. Prenant le premier livre qui lui tomba sous la main, il revint voir le dragon. Ce livre, c'était Roméo et Juliette, et le dragon voulu jouer Juliette. A la fin de la pièce, devant plonger un couteau dans son coeur, le dragon se l'enfonça si fort qu'il en mourut. Le roi, qui voyait mourir le dragon, lui dit en ces termes:

"Ah, Essilor, tu étais peut-être un terrible dragon, tu as vidé mes cuisines, mon trésor, tu as détruit les murs de mon château et tu m'as fait jouer toute la nuit, les anges fuyaient devant toi et tu pouvais ébranler la terre d'un coup de pied, tu as fait trembler mes villageois et tu as menacé de me tuer à chaque fois que tu me parlais, mais regarde-toi maintenant, tu meurs et moi je vis!"

Lors le dragon voulu répondre quelque chose, mais il était trop faible pour ouvrir ses mâchoires.

"Essilor, tu meurs parce que tu étais un mauvais dragon, parce que tu étais gourmand, violent, arrogant, paresseux, envieux et par-dessus tout ignorant. Si tu avais su ce qu'était le théâtre, tu ne serais pas mort, tu ne te serais pas planté de couteau dans le coeur, exactement comme je ne l'ai pas fait! Maintenant, disparaît, et ne revient jamais!"

Or, à ce moment, les anges entendirent le bon roi, et vinrent se moquer du dragon, qui mourait, misérable, et qui avait peur. Dans un ultime effort, il leva la tête et dit à Varilux 1er avec ses dernières forces:

"Varilux, tu es un bon roi. Tu as raison, j'ai été stupide, mais grâce à toi, j'ai compris quelle était mon erreur... Je te demande pardon, ô grand roi!

- Tu as été trop mauvais pour que je te pardonne, mais je veux bien te grâcier. Que Dieu m'entende! Je ne veux pas que ce dragon parte pour l'enfer!" Et les anges de soulever le dragon.

Lors Essilor cracha un torrent de feu qui remplit la pièce, et ni roi ni ange n'en ressorti jamais. Essilor, en tant que mauvais dragon, avait menti et ne s'était pas enfoncé le couteau trop profondément: le couteau s'était brisé sur ses écailles, et Essilor avait ensuite joué la comédie, comme l'avait fait le roi juste avant lui. Ainsi, il vécut heureux et ravagea beaucoup de petits royaumes.

***

Alors certes, c'est minable, mais ça donne bien ce que j'ai pensé de la pub pour les verres VARILUX, produit D'ESSILOR!

(Tiens, à propos de pubs, ces derniers temps, y'en a UNE qui ne me fait pas vomir, c'est la pub pour le scrabble. Aucun rapport entre ce qui est décrit et le produit vendu au départ, mais le lien se fait dès qu'on découvre que tout ça, c'est pour vendre... un jeu de scrabble. Et contrairement aux pubs pour des voitures, des parfums ou des bagages, on ne découvre pas immédiatement que c'est une pub pour une voiture, un parfum ou un bagage...)

Voilà, c'était l'histoire de la semaine.

(oui, Luminox et Varilux, c'est tout aussi minable, merci)

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Commentaires
C
..je critique pas ce que je ne peux égaler.
A
Oui, bon, titre pourri.<br /> <br /> J'ai bien ri avec ton conte. Roméo et Juliette, quelle belle pièce. Ca me fait penser que le US Vogue december est sorti, et cette fois le thème de Leibovitz c'était Roméo et Juliette, justement. Avec Coco Rocha et Jon Hamm. Comme quoi, US Vogue arrive de temps en temps à faire un bon truc.<br /> C'était mon trip du soir d'arriver à caser Vogue sur ton blog. Il va falloir que je me trouve un autre challenge pour le prochain article.<br /> <br /> (et yay pour le dragon!)
Zycie jest cudowne
  • Ou la vie est belle en français. Comment ça la vie est belle? Mais la vie est moche! Le monde est moche, les gens sont cons, gros, chiants et ils puent! Oui les gens sont cons gros moches chiants et puants. Mais la vie est belle. Enfin j'espère.
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