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Zycie jest cudowne
11 mai 2011

Vox populi, vox dei

A l'extrême majorité, il a été décidé que je continue mes élucubrations claviéristes...rales... au clavier. Tant mieux? Tant pis? Je sais juste que le son était effectivement pourri, ce qui ne m'empêchera pas de vous montrer probablement de temps à autre l'une ou l'autre vidéo. Ce ne sera pas le principe de ce bjournal en tout cas.

 

Cette entrée a été motivée par plusieures raisons. La première, la mort cérébrale qui m'a touché dernièrement, qui n'est pas une vraie mort, mais le principe d'avoir la tête à certaines activités qui m'empêche de porter la moindre attention à une autre activité. D'après les médecins, il y a une limite de 7 choses auxquelles on peut penser en même temps, mais j'avouerais que j'ai pas les possibilités d'y faire figurer le décompte de ce que je fais. Inutile de faire mention de l'indisponibilité des ressources mentales pour écrire sur le bjournal pendant ce temps; mais cet état des choses est terminé, je n'ai plus de colles d'ici à la fin de l'année aux dernières nouvelles. Avec une chose en moins, je peux donc rajouter une nouvelle, qui est cette écriture.

La deuxième, qui est en fait plus importante, et qui a produit le sujet de cette entrée, est la lecture que j'ai faite du seul blog encore tenu par mon lectorat, qui m'a rappelé une idée que j'avais eue lors d'une sieste bien méritée au cdi, en attendant mon latin, après une des nombreuses nuits blanches que j'ai passées cette année. Or, si vous n'avez jamais eu le plaisir de rêver en plein CDI, je peux vous dire que c'est très agréable, même si vous ne dormez qu'une demi-heure. Bref. Je ne me souvenais plus du rêve que j'avais fait, mais comme j'étais encore somno-lent, j'eus quelques idées sur une planète particulière dans un univers de science-fiction.

 

La planète est un aggrégat de métal, vieilles carrosseries de vaisseaux, restes de bâtisses, robots rouillés. Une sorte de dépotoir géant peuplé par des machines encore plus ou moins conscientes, qui s'y trouvent bloquées, étant rejetées dans ce monde par les humains qu'elles vénèrent ou haïssent, mais dont elles ont perdu toute connaissance avec leur arrivée dans cet endroit vide de toute ressource pouvant les faire fonctionner. Seuls certains types de robots qui utilisent certaines énergies "survivent"; et il arrivent que des événements cosmiques fassent renaître quelques centaines de robots, l'explosion d'une supernova rechargeant les batteries lumineuses, un champ magnétique extrême venu d'on-ne-sait-où qui alimenterait les piles à induction électromagnétique... qui au demeurant n'existent pas et qui aurait plus de chance de détruire les circuits électriques des robots. Mais soyons clairs: cet endroit n'est pas réaliste, que ce soit d'un point de vue purement scientifique, ou même au sens de la science-fiction. Pour l'instant, le cadre est donc celui d'une zone quasi-intemporelle, peuplée de machines hétéroclites au fonctionnement fantaisiste.

 

Insistons sur le terme fantaisiste. Cette idée m'est venue lorsque je réfléchissais à nouveau à certains idéaux quasi-positivistes avec l'espoir de l'arrivée de la singularité, ou singularity point, grâce auquel l'homme fusionnerait avec la machine et dépasserait ses limites, voire se transformerait et serait remplacé par les machines; et j'avouerais que vu l'état dans lequel on plonge la nature, ce ne serait guère étonnant qu'on choisisse ce genre d'alternatives .Entre vivre éternellement et se faire détruire par la nature et sa disparition, le choix est rapide je pense. Or je m'étais demandé - dans la fraction de seconde qu'a duré mon raisonnement, sachant qu'après il ne s'agissait que de le formuler avec des mots au sein de mes pensées - comment pourrait-on avoir du goût dans un univers pareil? Y'aurait-il une sorte de sens qui serait développé par les machines qui donnerait un "goût" à l'électricité selon sa provenance (peut-être être distinguée selon sa provenance? sans doute pas toujours, mais qu'importe, j'étais pire que si j'avais été ivre, et le réalisme est déjà parti mille ans de ça). Comme mentionné plus haut, cette idée n'est restée qu'une demi-seconde dans mon crâne avant de s'effacer, remplacée par une autre, légèrement plus choquante: est-ce qu'un robot pourrait avoir la foi?

 

Dans la généalogie de l'idée, cela avait commencé par cette idée de robot messie qui serait persécuté par les humains/les robots (enfin, les autres, comme tous les messies) et qui se battrait pour une société secrète afin de sauver (au choix) le monde/l'humanité/la robocité/les pingouins à pois bleu/les ornithorynques affables. Le principe était d'abord un jeu vidéo, action-RPG avec possibilité d'améliorer son personnage au fur et à mesure, soit dans une direction plus pieuse (qui impliquerait certaines actions et limitations, on est pas tous messies sans rien faire, zut), soit au contraire plus technologique. Et le principe, c'est que le robot prenant la direction pieuse pouvait accomplir des miracles.

 

D'une manière tout à fait crédible, cette idée a été rejetée assez vite, voyant que je tenais ici la base pour quelque chose de beaucoup plus riche qu'un nouveau action-rpg reposant sur un dualisme magie/technologie du style Arcanum dont je copierais exactement l'histoire, qui est en réalité un des topos de ce type de jeux. Je tenais là un monde qui pouvait être développé, à partir d'une dichotomie entre des machines qui verraient le plus grand intérêt dans la survie à tout prix, quitte à remplacer des parties de leur mémoire, voire de leur personalités pour survivre, en échangeant par exemple des mémoires physiques avec des robots "morts" (l'équivalent serait changer de disque-dur sur un ordinateur), avec des machines qui elles voueraient un culte à l'individualité, à leur existance propre, et qui refuseraient de perdre ce qui les différencient des autres, quittes à "mourir". J'ai senti dans mon demi-sommeil que je touchais ici quelque chose de légèrement plus profond que mon idée première.

 

J'avais donc en tête différentes histoires avec différentes communautés robots à différentes époques du tas. Avec le cadre que je m'étais fixé au départ je n'étais même pas limité par un déroulement chronologique, car il est possible que le tas soit inactif durant des millénaires et se réveille brusquement quelques années. Il est possible qu'il soit resté actif des centaines de milliers d'années de suite également. La taille du tas peut être variable, tout comme les événements prétendûements historiques qui s'y déroulent: après tout, il est possible qu'il en existe plusieurs, comme il peut bien n'y en n'avoir qu'un, mais avec tant d'années d'écart qu'il n'y aurait aucun rapport cosmique. La taille du tas, qui aurait pu être utilisée comme "mesure" de son ancienneté, pourrait diminuer en cas de recyclage soudain d'une de ses parties, en cas d'exode de robots qui auraient fui en masse, dans une période où c'était possible et par des moyens quelconques, et n'indiquerait donc en rien une progression dans le temps.

 

Voilà donc où je m'en étais arrêté. Après avoir eu ces idées géniales, j'ai gardé le bout de papier dans un coin, où j'ai décrit ce qui se passait là-bas, et qui commence par "Bon alors. Des robots".

J'avais décidé, je crois, d'avoir les robots "immortalistes" étant les "technologiques" (leur intérêt étant dans la survie) et les robots "unicistes" étant les "religieux" (en vertu d'une quelconque divinité pas forcément unique ou juste d'un "principe universel" au sens Auguste Comte - L'âge métaphysique et l'évolution face à l'âge monothéiste, dans une version probablement plus sotte et moins réfléchie que lui. Mais je ne cherche pas à empiéter sur ses plates-bandes). J'hésitais encore à fournir des miracles aux robots unicistes. Et puis je me suis dit: pourquoi pas. Et pourquoi pas ne pas, non plus.

 

Ceci n'est donc pas tant une histoire qu'un cadre narratif et qu'une expérience de pensée, qui a pour origine une divagation mi-onirique mi-consciente. Car le principe de conserver une personalité, un individu au sens être sans corps m'est déjà venue: j'avais imaginé le transfert d'un homme sur une machine (et, soit dit en passant, qu'un abruti appuie sur "copier" plutôt que "couper" lors de l'opération. Hilarity ensues), et avec les progrès techniques et d'autres idioties du même genre il semblerait que c'est de plus enplus crédible que de tels sommets soient atteints dans le futur. Certains hasardaient 40 ans, mais je crois que malgré toute la bonne volonté du monde, on en est encore loin, et que c'est peut-être tant mieux. Parce que j'ai tellement peur de disparaître que je risquerais de tenter l'expérience. Enfin bon, mes divagations quasipositivistes s'arrêtent là. J'espère avoir donné une idée très floue de ce que je voudrais faire de ce que j'ai imaginé, et sur ce vous souhaite une bonne journée.

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Commentaires
R
J'aime assez. Non pas tellement l'idée du tas de métal (qui ressemble aux multiples cimetières de l'espace existant) mais cette dualité entre les machines.<br /> <br /> Et cela m'a fait pensé au dernier livre de Vernor Vinge que j'ai lu (que dévore tout ce que je trouve de lui et j'adore! Essaye, tu devrais ne pas être déçu): un feu sur l'Abîme. Dans ce livre une partie du scénario se déroule sur une plante peuplée de... non. C'est pas drôle si je spoile! Va le lire!
Zycie jest cudowne
  • Ou la vie est belle en français. Comment ça la vie est belle? Mais la vie est moche! Le monde est moche, les gens sont cons, gros, chiants et ils puent! Oui les gens sont cons gros moches chiants et puants. Mais la vie est belle. Enfin j'espère.
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