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Zycie jest cudowne
6 juin 2011

Ca me laisse froid

Police: Andale Mono.

Un article non pas en réaction de ce que je viens de lire, mais prévu aujourd'hui à la suite d'une réflexion en apparence simpliste à laquelle je ne peux m'empêcher de trouver de nouvelles profondeurs. Une image, une métaphore qui ne me serait sans doute jamais venue si je n'avais pas lu Nadja de Breton ce week-end, chose qui ne serait jamais arrivée si ma mère, auparavant, n'avait pas voulu utiliser mon ordinateur pour taper les remarques de ses élèves dans les bulletins électroniques, ce qui n'est dû qu'au fait qu'elle avait demandé à ma soeur de les taper sous la dictée, ce qui vient du fait que son ordinateur est un qwerty contrairement à mon azerty et que ma soeur n'est pas une claviériste polyglotte, mais surtout de ce que ma mère ne sait pas taper au clavier suffisamment vite à son goût et qu'elle ne montre aucun entrain pour acquérir cette compétence, ne profitant même pas de l'occasion comme d'un bon exercice; mais après cette énumération de causes et de raisons alambiquée au possible, et dont le but premier n'était pas de vous lasser mais d'imiter un certain Jacques, personnage créé par l'ami Denis, je vais m'empresser d'expliquer en quoi consiste cette image qui m'est venue subitement aujourd'hui, alors que je mangeais une glace.


(Rassurez-vous, contrairement au guignol d'au-dessus, je ne vais pas raconter comment j'ai connu l'amour.)


Voici donc l'image risible en apparence: la glace. A quoi peut-on la comparer? Passons les références scabreuses et cherchons immédiatement du côté de la philosophie la plus absconse et la moins formelle qui soit: en effet, les images sont rares dans ce domaine fait de réflexions intenses. Réfléchissons un instant; mais comme la réflexion est lente et ennuyeuse, vous pouvez également imiter ma méthode d'inspiration subite et immédiate, captant instantanément l'idée en marche:

Une glace est comme la vie.

Formidable, dira-t-on. Il s'improvise prophète. Le froid lui a mordu la tête, à moins que la fatigue n'ait détraqué ses nerfs, bref, il n'est pas en état d'avoir la moindre discussion cohérente, on l'a vu plus haut, avec sa diarrhée rhétorique. Avant de juger de mon état mental (et de tirer des conclusions trop vraies pour être réelles), imitez cet exercice sur la comparaison faite entre la glace et la vie.

La vie est comme une énorme glace colorée servie dans un cornet, que l'on dévore par temps chaud, dont la multitude infinie de parfums divers constitue les expériences et les chemins que peut vivre un homme.. Il est impossible de ne pas la manger, sans quoi elle fond et on n'en profite pas, cependant la glace finira quand même, au même titre que la vie passe qu'on la consomme ou non. Il convient donc de s'attaquer à ce mastodonte de couleurs et de saveurs diverses, dont l'essence est la fonte, c'est-à-dire la disparition de la matière: ainsi, tout comme la vie, la glace est fugace. Elle est indifférente également, au même titre que la glace est froide, ce qui fait un point commun douteux mais poétique et finalement véridique. Ce froid est une des raisons du paradoxe de la vie: pour en profiter, il faudrait avoir le temps de découvrir chacun de ses aspects, or cela est tout à fait impossible, car la glace fond et sa taille est telle que beaucoup de morceaux tombent, s'écrasent, entraînant avec eux une ribambelle de parfums; pour chaque parfum goûté, on en compte cent mille qui disparaissent. Si l'on veut donc essayer chacun de ces aspects, il faut réussir, par une science infinie dont je ne connais pas le secret, de garder la cohérence de chaque partie de la glace, chose probablement impossible, en léchant rapidement sa périphérie, en lappant chaque goutte qui chercherait à échapper à nos appétits voraces d'expériences à vivre. Or ainsi, il est impossible de profiter correctement de cet objet exquis que peut être une glace, d'autant plus qu'il peut s'avérer que certains goûts sont loins d'être agréables à tous; et on sait comment se solde une dégustation trop rapide: par le dégoût d'une part, la frustration de l'autre, et un mal de tête et de gorge pour finir, sans compter l'éventuel mal de ventre qui touche certaines personnes et le mal de dents pour ceux qui les ont sensibles. Donc la seule manière d'apprécier la glace (et la vie) est d'effectuer des choix d'expériences à vivre; c'est évident mais ça renforce cette comparaison que je cherche à défendre. Arrivé au cornet, c'est-à-dire à la "maturité", si un tel concept existe, les choix se font plus rare: la structure qui nous entoure est plus forte, et je ne parle pas que de structure sociale, mais de toutes limites aux choix que l'on peut faire, depuis les limites physiques et les limites intellectuelles - ces deux types de ressources se rabougrissant avec l'âge - aux limites imposées par les moeurs, la technique, le temps ou l'occasion, la vie plus ou moins stable - au sens de peu changeante : un sdf n'a de situation "stable" que dans ce sens... Ces limites, pour certains, rajoutent un intérêt, un croquant à la vie, tandis que pour d'autres il peut limiter sa qualité tout comme il limite leurs expériences. Et plus le temps passe, plus le cornet s'amoindrit, ainsi que le nombre d'expériences potentielles, jusqu'à la fin du cornet et la destruction finale de la vie, dans lequel il est possible de trouver parfois le trou noir chocolat.

*(Il faut noter vivement que les concepts de maturité et d'immaturité d'ici signifient surtout l'opposition entre la pluralité des choix d'une part et leur limitation d'autre part, et non pas un certain âge de raison ou une entrée dans un âge adulte/une société quelconque.)

Cette métaphore présente évidemment des limites: elle semble nier la liberté humaine à partir d'un certain moment de sa vie, qui se trouve au cornet, ce qui ne va pas forcément contre ma pensée. Par contre, elle semble en outre donner l'impression que quel que soit le chemin suivi en début de parcours, la fin de la vie sera la même; or il me semble que c'est une idée absurde; il conviendrait mieux de parler d'une étoile faite de cornets de glace dont le coeur serait formé de crème glacée et dont les extrémités seraient les cornets, et dont il n'est possible de sortir que par un unique cornet; au demeurant, au fur et à mesure de la dégustation qui commence au centre de cette étoile glacée, le reste lui aussi fond, et il n'est pas possible de les goûter sans qu'ils soient concommitant aux derniers parfums absorbés. Le nombre de cornets possibles m'est, à vrai dire, indifférent; et l'image, qui présente des limites comme toutes les métaphores, n'en conserve pas moins une cohérence et une part de vérité certaine.


Je préviens: cette note sera longue. Pour faciliter votre lecture, je vais la séparer en trois parties distinctes grâce à des polices de caractères différents, dont je serais incapable de dire si elles sont bien choisies pour le sujet qu'elles traitent. Par exemple: la police que j'utilise ici est plus grande que celle que j'utilise avant, alors que ces propos sont beaucoup moins importants à mes yeux et que l'image de la glace-vie va sans doute résonner plus longtemps dans ma mémoire que ce paragraphe, mais la taille des caractères utilisés semble montrer l'inverse, en mettant en valeur cette insignifiance purement formelle et donc indispensable à la compréhension du fond de ma pensée.


 

Police: Comic Sans MS

L'histoire que je vais raconter n'est pas profondément intéressante et peut choquer ceux que choque Rabelais.

Comme aucun imbécile ne peut être choqué par Rabelais, ne comprenant pas la moitié de ce qu'il écrit, et que toute personne soi-disant intelligente étant choquée par Rabelais ne mérite pas ce titre autodécerné ni le respect qu'elle pourrait attendre de moi en vertu de celui-ci, je me contrefiche de savoir qui sera ou non choqué par mon histoire.

Si par contre le style est choquant par sa lourdeur, sa maladresse ou sa grossièreté stylistique, et non pas par les thèmes abordés ou le vocabulaire possiblement scatologique que je risque d'employer, alors je présente toutes mes confuses et prie au plaignant de m'excuser.

Sachant par avance cependant qu'il est tout à fait possible qu'un imbécile se perde à critiquer un style qu'il trouverait choquant, sous prétexte de ne pas s'être reconnu dans la première catégorie, je suis à même d'invectiver violemment toute individu se disant capable de juger de la qualité de mon écriture pour peu que l'envie m'en prenne, ce qui signifie à peu près n'importe quand.

Ceci était un avertissement probablement inutile servant à remplacer l'ensemble des avertissements que l'on trouve sur les dvds récents et qui peuvent prendre parfois plus de temps que le passage que l'on désire regarder lui-même, et qui dans cet esprit sera plus long, sans le moindre doute, que l'anecdote que je vais vous raconter.

Dernièrement, l'interrupteur de mes toilettes s'étant cassé, j'ai pris l'habitude de devoir faire la plupart de mes besoin dans le noir le plus total, ce qui change au moins une habitude caractéristique de tout être masculin. Cet événement m'étant désagréable au possible, j'ai pris l'habitude dernièrement de passer parfois aux toilettes dans mon propre lycée, toilettes au demeurant loin d'être propres, ce qui me permet d'économiser un certain temps ainsi qu'une proportion d'eau non négligeable que je m'empresse de réutiliser dans les bains dont je profite. Or aujourd'hui, pour la n-ième fois, je passe aux cabinets les plus à gauche (ceux où il n'y a jamais de papier, que je dois prendre dans la cabine voisine, mais c'est également les plus propres), chie deux pavés de la taille d'un sandwich chacun, très cohérents donc tachant de façon minimale l'intérieur de mes parois anales, réduisant la longue période d'essuiement prévue en un court moment d'hygiène corporelle et me permettant de fuir l'ignoble cabine en un temps record.

Je ne sais pas vraiment comment expliquer la suite, je vais faire bref: un individu de classe Lycée entre dans les cabinets dont je viens de sortir, en discutant avec un ami qui lui va se satisfaire aux urinoirs, qui plus des canivaux au bords d'un mur de céramique dont il est impossible de tirer la chasse et qui dégagent une odeur d'urine écoeurante. Et, inévitablement, la phrase suivante est prononcée: "Putain, ça sent trop la merde".

Je crois que j'ai eu une réaction fortement anormale. Ni l'un ni l'autre ne savait que je sortais de ces cabinets (dont il est normal qu'ils sentassent les sels s'ils venaient d'en accueillir deux grands spécimens), et à vrai dire, cela n'aurait pas influencé ma réponse, qui fut le sourire satisfait de celui qui a enfin emmerdé quelqu'un de manière littérale.

Je ne crois pas qu'on puisse expliquer ces plaisirs scatologiques sans se perdre dans des divagations psychanalytiques auxquelles je n'entendrais sans doute rien, passons donc à une histoire fort différente.


 

Police: Arial Black

J'ai lu Nadja d'Homme Breton.

Ai-je besoin d'en dire plus? Ce livre fait partie des fleuves auxquels je retournerai souvent.

Je l'ai à peine effleuré et je suis loin de le connaître assez. Mais je l'aime.

Je l'aime.

Je propose d'arrêter là. L'Arial Black a servi son utilité.


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Commentaires
L
J'ai du mal à comprendre comment une glace peut tuer le moral.<br /> Moi ça me fait penser que la vie est une durée fondamentalement bonne, et ça me rassure.<br /> Et oui, lis Nadja. J'aimais pas spécialement Breton avant, voire pas du tout. J'ai changé d'avis.
R
Je vais lire Nadja. Je ne sais pas pourquoi je ne l'ai jamais fait: j'aime Breton.<br /> <br /> L'image de la glace-vie n'est peut être pas très esthétique mais bien justifiée. J'ai bien peur que tu aies par contre un peu tué mon moral.<br /> Mais on ne produit jamais autant de belles choses que d'ans un êtat de languide mélancolie.
Zycie jest cudowne
  • Ou la vie est belle en français. Comment ça la vie est belle? Mais la vie est moche! Le monde est moche, les gens sont cons, gros, chiants et ils puent! Oui les gens sont cons gros moches chiants et puants. Mais la vie est belle. Enfin j'espère.
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