NA! PO! LEON! EST MORT A SAINTE-HELENE!

(SON! FILS! LEON! LUI A CREVE L'BIDON!)

(...)

(On s'amuse comme on peut)

Bonjour tout le monde et bienvenue dans le monde merveilleux de Samuel-Pascal-Azerbaïdjan, le nouveau poisson rouge qui partage dorénavant le bocal d'André (oui André le poisson-rouge imaginaire d'avant), qui n'a rien à vous dire et moi non plus d'ailleurs!

N'allez tout de même pas imaginer qu'on oserait vous priver de ces notes que vous appréciez tant et tant, car, en effet, je sais que la vraie raison pour laquelle vous ne commentez jamais, c'est que, muets d'admiration, vous ne trouvez rien à dire! Stupéfiés par ma puissance scripturale et mes idées novatrices (et pourtant tellement évidentes!), vous ne pouvez vous mettre à cette dure et pénible tâche de faire mon éloge, chose qui serait bien trop longue si elle se voulait exhaustive de mes qualités, et bien trop laide si elle ne l'était pas. En ces conditions, comment pourrais-je vous en vouloir, chers amis, de ce silence qui m'entoure? Il est en effet notoire que tous les grands hommes vivent isolés...

Revenons à Samuel-Pascal-Azerbaïdjan, ou SPA, aussi l'acronyme de la Société Protectrice des Asociaux. Comme tous les poissons-rouges, celui-ci est... rouge. Et comme André, il est imaginaire. Evidemment, cela n'empêche en rien lui et moi de tenir des conversations interminables sur le but de la vie, les chaussettes à porter ce matin et pourquoi ma barbe pousse plus vite d'un côté que de l'autre. Ces petits plaisirs, qui n'en auraient pas étés avec André (il trouve toutes les réponses, dans l'ordre: crever, noires, parce que tu dors toujours tourné du côté droit et la gravité tire plus dessus), font partie des maigres provisions que nous donne le quotidien et qu'il faut savoir chérir, sans quoi on tombe en dépression, que dis-je? en dépression.

(Le ton est plus grave sur la deuxième dépression - alors même que c'est une déprime aiguë)

C'est donc avec beaucoup de plaisir que je babille avec ce cher SPA qui me tient compagnie (ou plutôt, avec lequel je me tiens compagnie tout seul); aujourd'hui, je lui ai d'ailleurs raconté un des rêves les plus étranges qui me soient arrivés: j'étais en pologne, chez mon cousin, je devais me rendre chez ma grand-mère, je n'ai rien trouvé de mieux pour ce faire que de courir et de prendre le chemin le plus long. Genre, vraiment pas moi. Puis j'ai croisé une fille avec un drôle de costume futuriste qui était un personnage de réalité virtuelle (comme le monde qui m'a entouré ensuite, et qui était exactement le même qu'auparavant), sur laquelle les programmeurs extérieurs faisaient des tests, puis pas mal de choses floues et incompréhensibles. Le plus choquant étant cette notion d'aimer courir pour moi.

Chose étrange, dans ce rêve ça ne me fatigait pas. En réalité, je cours cinq minutes je suis crevé. L'endurance est une des choses qui me caractérise, mais à l'inverse: je suis l'anti-endurant par excellence, nul pour les marathons et les marasaumons (même si ce sont deux poissons de mer impossible à pêcher en mare), mais pas mauvais en sprint (quoique, si, franchement, je suis très mauvais en tout.)

Le pauvre SPA qui n'avait jamais couru de sa vie n'a rien trouvé de si bizarre à ceci, et j'ai eu beaucoup de peine à lui expliquer ce que donnait le sport en-dehors de l'eau, pour des animaux à sang chaud qui respirent par les poumons et qui ont des membres proéminents, pas de vulgaires nageoires. Evidemment, il l'a mal pris et il me boude: voilà pourquoi je suis ici et pas avec lui.

De là où je suis, je peux le voir avec André construire une catapulte à gravier pour me percer l'oeil droit à mon retour; comme heureusement ce sont des poissons imaginaires, ils n'arriveront qu'à me percer l'oeil droit imaginaire avec un gravier imaginaire; et ce uniquement si je ne me protège pas à l'aide d'une feuille imaginaire (car une vraie feuille n'aurait été d'aucun secours contre ce type de gravier.)

And now, for something completely different:

Un petit paragraphe plaintif.

Mal au dos aux doigts à la nuque aux épaules aux fesses aux pieds aux coudes
marre fatigué plein le dos deux DMs notes de merde prépa boulot inutile
emmerdes banque emmerde famille emmerdes amis emmerdes tout court marre

Comme vous le voyez, il est vraiment petit et condensé. C'est le point positif de l'exercice, il vous permet de vous améliorer pour l'épreuve du résumé. Vous aussi, dès à présent, vous pouvez débuter un petit paragraphe plaintif! c'est très facile, voici la démarche à suivre en trois étapes: tout d'abord, commencez par vous plaindre des douleurs physiques. Enumérez-les, sans pour autant étirer la liste qui doit être assez longue, puis passez à ce qui vous a empêché de vous amuser aujourd'hui, hier, et continuez ainsi sur toute la semaine. Pour finir, ajoutez quelques jurons par-ci par là: c'est fait! Un joli petit paragraphe plaintif tout neuf. Qu'il est mignon!

Enfin, pour rajouter un peu de cohérence à cet ensemble, enfin, cette rhapsodie (dans le pire sens du terme), j'ajouterais haut et fort que Rabelais est un dieu sur terre, ce même s'il est décédé, car la mort n'empêche en aucun cas la divinité, voire en est souvent condition. Que par conséquent, Brassens peut le rejoindre, et même le voire face à face et se bourrer la gueule avec, parce que, crénom, on va pas empêcher deux copains distants de cinq siècles de rouler par terre ensemble; et, s'ils en ont envie, ils pouront même le faire avec François Villon.

(A rajouter à mes nombreux panthéons: le panthéon des moyenâgeux)

Le seul reproche, au demeurant
Qu'aient pu mériter mes parents
C'est d'avoir pas joué plus tôt
Le jeu de la bête à deux dos...
(Brassens)