Les premiers pas...

Les premiers pas me blessent. Commencer, toujours commencer, pourquoi faut-il ces violentes ruptures à la lenteur, àla douceur et à la tranquilité qu'offre la continuité? Pourquoi tant de violence quand je pourrais avoir la paix? Tou commence avec le désir humains, ou des autres, ou le mien. L'ennui est pourtant si doux...

Ennui! vieillard amorphe, agoraphobe solitaire, tu restes dans ta tanière enveloppé dans les draps de ton lit. Lentement, tu baîlles; doucement, tu expires, puis tu ravales, à nouveau, l'air comme un gourmet. Il va bientôt faire nuit, que t'importe? Se lever est trop fatigant, quel que soit l'instant... j'aime à t'imiter, mais étant trop faible, trop humain, trop limité par ma vessie et mon estomac, je dois me lever au moins avant la nuit tombée, et mon corps tiré du lit refuse d'y retourner, malgré tous mes efforts; et puis, à ton âge, on excuse cette lenteur; étant jeune, on me trouve un manque de candeur, on hait mon amour pour la sérénité et si j'ai du repos, c'est en petites quantités. S'agiter, toujours s'agiter! Belle affaire! Je ne veux pas passer tout mon temps à foncer tête baissée, à courir sans réfléchir, à réfléchir sans m'interroger.

Ou comment les textes qui datent d'un an et demie restent d'actualité, ou comment peu de choses changent à la fois dans mon style et mes pensées. Cette constance inconsciente sape ma volonté, et m'incite régulièrement à m'arrêter...